Une semaine après le plateau le plus hétéroclite qu’on puisse imaginer – un fight fraternel entre Näo et Maggy Bolle qui fut sans victoire par KO mais fit de nous des victimes collatérales consentantes – Le Cri du Corbeau a retenti de nouveau.
Cette fois-ci le croassement est chargé de relents de bières et de whisky. Pour inaugurer, les Kings For A Day reprennent avec bonheur Faith No More. Sans se prendre au sérieux, dotés d’oripeaux chargés de couleurs et de motifs psychédéliques. Les titres sont tous introduits par quelques mots sur le choix des reprises, les goûts ou l’histoire qui les entoure. C’est sur The Gentle Art of Making Enemy que les spectateurs se font expier à l’aide d’un crucifix avant qu’une Collision se la joue bal masqué avec un déguisement/masque énorme de loup en peluche. Une prouesse que de chanter là dessous sans étouffer. Laszlo assure à la batterie mais refusera un solo final pour ne pas être le phénomène de foire – à seulement treize ans on peut tout de même dire qu’il risque fort d’avoir de l’avenir. La batterie reste en place le long des trois sets.
Eat a Kid débarque de Lyon et nous embringue du côté américain lors d’un voyage temporel porté par une iconographie heavy – perfecto, santiag et manchettes. La voix tire vers le blues avec des vibratos. Chacun s’éclate sur scène, tous sont hyper expressifs, que ce soit par la désarticulation du chanteur ou les mimiques du batteur. On entend des gammes pentatoniques qui soubassent les morceaux et leur donnent une assise massive et bien appuyée. Une excellente découverte qui a dû réjouir les fans de Kadavar et Blues Pill.
Le temps de s’en remettre et Cadillac Corrida sort le grand jeu, lequel nous plonge directement dans son univers rougeâtre grâce à l’entrée de celle que l’on suppose être Kriss, performeuse masquée qui s’apprête à nous faire vivre Une Nuit en Enfer. Leur rock est musclé, le chant tranchant très articulé. Résultat : un spectacle qui est total. Après un “whisky corrida” (distribution de whisky dans les rangs du public) et un joyeux anniversaire aux natifs du 12 mars, voilà qu’une autre performeuse vient chercher des victimes pour les asseoir et entamer une lap-dance qui fera couler le whisky à flot. Leur dernier titre, Wet Night, est donc totalement approprié à cette ambiance brûlante, avant que le rappel sur une ballade ne vienne calmer les esprits. L’énorme tête d’un taureau repose toujours à droite de la batterie. Les pétroleurs du bolide Cadillac diraient que “we stay hungry”, mais le moins qu’on puisse dire c’est que nous aurons bien été nourris et abreuvés au long de ces trois sets.
Crédits photos : Magali Genet
Superbement bien écrit !!! Ces Reports sont une brillante idée et tellement agréable à lire lorsque c’est fait comme ici avec talents !!
Clap clap clap clap !!
Merci beaucoup de cette reconnaissance !