Autoproduction/Bit Torrent Bundle/2014
Eraserhead. Une fin de semaine, Thom Yorke poste une photo sur son compte Twitter avec un disque qui tourne. La semaine suivante, il annonce un mini-album de huit titres intitulé Tomorrow’s Modern Boxes. Évidemment, surprise générale pour la communauté des fans de Radiohead. Il s’explique en disant que ce sont des titres qu’il a fait récemment et qu’il ne sait pas vraiment où ça va le mener. Il faut dire que le monsieur est un habitué de ce genre de surprise, ses récents projets ou les derniers albums de Radiohead ont rarement été annoncés plus d’un mois avant leur sortie. Une autre particularité pour cette sortie est que l’album est essentiellement disponible en version digitale sur le site Bit Torrent Bundle (plus en vinyle pour les gens bien élevés), sans label donc, pour la somme exorbitante de 6 €. Pareil que pour ses récents projets, Thom Yorke choisit de ne pas s’attarder avec des structures de promos et sort lui même son disque comme un grand ! Bon évidemment, mieux vaut s’appeler Thom Yorke pour pouvoir se permettre ce genre de démarche anti-système. Il y a donc ceux pour qui TY veut la mort des labels, d’autres qui saluent l’idée… En tout cas, ça reste bien plus humble et authentique que U2 (ce n’est pas difficile, on est d’accord).
Mais bon revenons au cœur de cette chronique à savoir les morceaux de ce 8 titres. Comme il le dit lui même ce sont des idées qui trainaient dans sa tête. Cependant les titres sont plutôt aboutis, peut être un peu plus minimalistes que ses autres projets solos comme The Eraser ou encore Atoms For Peace. A vrai dire, pas de très grandes surprises, c’est du Thom Yorke 2.0, une base electro et des synthés triés sur le volet avec toujours cette voix lancinante qui navigue au dessus des nappes mélodiques. Ça pourrait être une suite logique à The Eraser ou même certaines faces B de Radiohead.
Certains titres sortent du lot comme A Brain In A Bottle ou encore Interference mais on peut aussi s’ennuyer pendant les sept minutes de There Is No Ice ou sur Nose Grows Some. Le travail de texture des sons est assez millimétré mais ça manque parfois de gimmicks géniaux dont l’Anglais a le secret. Après je ne pense pas qu’il ait eu la prétention de révolutionner le monde de la musique avec ces huit titres. Disons juste qu’il a l’aura et la reconnaissance pour pouvoir se permettre de sortir quelques chansons et que le monde presque entier s’y intéresse, tant mieux pour lui. Thom Yorke reste un personnage incontournable de ces vingt dernières années qui n’a plus grand chose à prouver et ses nombreux projets ont montré qu’on peut toujours compter sur lui. Un 8 titres réservé aux fans mais je ne suis pas certain qu’il traverse les époques.