La Femme, nonchalante et rebelle s’est présentée un soir d’août 2014 à Métabief pour mettre le feu à La Paille. Les membres du groupe ont accepté de nous en dire plus sur cette mystérieuse dame extrêmement populaire.
Quel est le style musical qui sévit quand vous êtes sur cette scène avec La Femme ? Et qu’est-ce qui vous a inspirer ce genre si particulier ?
Lucas : Ce style, c’est en fait un savant mélange de nos affinités musicales et de moments forts d’autres musiques qui nous ont semblé bons à prendre. Dans La Femme il y a de la surf, il y a de la new wave. Des fois cela peut être rag time ou bien plutôt rock. Dès qu ‘on sent quelque chose de vraiment intense on essaye de retrouver le mélange.
Vos clips sont des longs métrages en puissance. Dite-nous en plus sur les cinéastes ou encore les films qui vous auraient marqué.
Marlon : Pour ma part il a Bigfish et Forrest Gump. Apocalypse Now, Metropolis, Horace.
Lucas : Nosferatu, Le Bal des Vampires.
Marlon : Les Bronzés.
Lucas : (rires) Oui, Les Bronzés, parce qu’il y a toujours une touche d’ humour. On joue beaucoup avec l’absurde.
Marlon : Gatsby, (rires) Wall Street. Salò ou les 120 Jours de Sodome.
Et si vous aviez la possibilité de faire une collaboration avec un cinéaste, ce serait avec qui ?
Lucas : Par exemple Tarantino, ce serait vraiment génial.
Marlon : Marc Dorcel aussi. (rire)
Lucas : Moi j’aurais bien aimer faire quelque chose avec Akira Kurosawa.
Et pour la littérature ? Les romans noirs, la psychanalyse… Une source d’inspiration ?
Clémence : Pour ma part j’essaye de lire un peu de tout. En ce moment j’essaye d’aborder Jung à travers plusieurs œuvres. C’est un peu ma révélation du moment.
Est-ce que La Femme se revendique féministe ? Je pense notamment au titre Si un jour, qui pourrait sonner comme un hymne vintage à la libération de la femme.
Lucas : Oui c’est vrai, mais on ne se réclame pas du féminisme : évidement on est tous pour un avenir beaucoup plus égalitaire, c’est normal. Il faut aussi avancer. Mais cela ne veux pas dire qu’on se réclame du féminisme, politiquement parlant. Et ce n’est pas parce qu’on s’appelle La Femme et que nous avons fait une chanson comme celle-ci qu’on s’en réclame. Et puis il n’y a pas besoin de se mettre dans un parti, dans une case pour défendre une opinion. Il y a certaines choses que nous défendons mais le groupe ne se réduit pas seulement à ça. La Femme ce n’est pas un groupe spécialement engagé. C’est pas un groupe politique.
Marlon : Il n’y a pas de revendication. C’est pour la beauté de l’art.
Vous chantez parfois en anglais mais principalement en français. Chanter dans votre langue est-ce un parti pris ?
Marlon : Non, on ne le revendique pas, ce n’est pas vraiment assumé.
Lucas : Nous parlons français, nous chantons en français. (rires) Cela va de soi. C’est un peu comme pour les rockeurs de banlieue des années 60 qui avaient choisi de chanter en français pour éviter le « Babeloula, she is my baby ». Certains diront que c’est ringard mais nous on trouve au contraire que ça a du charme et que ça apporte une touche d’authenticité. En plus, c’est plutôt drôle. Il y a beaucoup à exploiter. Après cela ne veut pas dire qu’on ne va faire que des titres en français non plus.
D’accord, donc vous êtes plutôt ouverts au fait de chanter dans d’autres langues ?
Lucas : Oui bien sûr, ça peut être intéressant.
Sacha : En italien, ça pourrait être sympa.
Clara : En latin.
Comment se sont passées vos tournées en général ?
Lucas : Il faut dire qu’on a fait des road trips. Il n’y a pas qu’après les concerts, il y a aussi les différents endroits où on s’est arrêtés. On a visité tellement de pays cette année, nous n’avions jamais autant voyagé de notre vie ! C’était enrichissant d’un point de vue humain, parce qu’on a vu des pays très en difficulté. Par exemple nous étions en Israël, récemment à peine avant que ça pète. Et on a senti les choses se mettre en place. On a été au Laos.
Clémence : Au Mexique.
Lucas : Et puis il y a eu la Russie également.
Clémence : Parfois nous n’avons pas le temps de rester. Mais sur la tournée américaine, nous avons eu le temps de bien voyager. Il s’agissait vraiment d’un road trip. On écumait les kms.
Vous avez dû rencontrer vraiment pleins de gens.
Clémence : Oui vraiment, en plus nous dormions directement chez les gens la plupart du temps.
Lucas : (rire) On était trop à l’arrache !!
En parlant de ça, est-ce que vous auriez une anecdote, quelque chose de complètement improbable qui vous serait arrivé sur la tournée ?
Clémence : On en a plein. (rires)
Lucas : Par exemple, notre pote Mathurin qui s’était fait embarquer par les flics en Oklahoma parce qu’il avait pissé contre un mur. Et au même moment, ma copine avait pris du LSD sans le savoir alors qu’elle partait le lendemain. (rires) Et du coup, on a failli se faire embarquer aussi dans la foulée. (rires) Sinon Avec Sam et Mathurin, on a dormi dans la forêt pendant le Psych Fest au Texas, pleins de poussière, complètement « shlags » dans des sacs-de-couchage, alors qu’il y avait marqué partout dans la forêt : Attentions aux serpents ! Des gens sont même venus nous voir pour nous dire : « Bon dieu ne restez par là, c’est plein de serpents ! » et nous on a dormi là.
Un peu plus tard, on est allé dans une petite rivière et on a commencé à se mettre de la boue partout pour arriver au festoche façon La Guerre du feu. Et en fait, il y avait plein de petits vers dedans, et quand on s’en est rendu compte on a essayé de tout enlever vite-fait en hurlant « mais qu’est ce que c’est que ça ?! Mais quelle horreur !» (rire).
Clémence : C’était un véritable périple. C’était intense tous les jours. Après dans notre cas ça à été assez facile parce qu’un groupe ça a l’effet d’un aimant. Quelque chose se passe lorsqu’on est sur scène et par la suite c’est beaucoup plus aisé de créer des liens.
Lucas : On a été à Tijuana aussi. On a danser. Nous souhaitons de vivre ça à tout le monde, les jeunes et les moins jeunes !
Propos recueillis par Justine L – www.graph-fém.fr – pour le site www.sensationrock.net.
Photos © TriDiM par Duff