Autoproduction/2014
Déjà le troisième album pour les Bisontins de My Lady’s House qui ont fait parler d ‘eux ces dernières années grâce à leur folk pétrie d’influences américaines, exécutée avec un réel talent, et qui leur a valu notamment une invitation sur France Inter et plusieurs critiques élogieuses.
Après le violon qui faisait son apparition sur Run In The South , c’est le violoncelle qui s’avance sur la chanson d’ouverture, et l’auditeur de retrouver, avec The Bride, les climats propres à My Lady’s House, ici l’histoire d’une femme dont les rêves de jeune fille semblent définitivement enfuis. Les guitares acoustiques flattent toujours autant notre oreille, des deux côtés de la stéréo, sur Looking For An Exit. Mais l’échappée, pour le groupe, se produit véritablement sur le troisième titre, qui rappelle que la dernière chanson du précédent opus contrastait avec ses couleurs électriques. MLH s’électrise en effet et nous avec. Storms & Clouds est la très bonne – première – surprise de Northern Lights, une rage rentrée, une tension savamment entretenue tout au long du morceau, pour nous conter l’historie d’Anna-Lee, héroïne de ce troisième album.
Car les neuf chansons de Northern Lights nous racontent une histoire, nous invitant à suivre le personnage d’Anna-Lee, depuis le temps béni, mais révolu, du lycée. Car aujourd’hui Anna-Lee “cherche à s’échapper” comme on l’apprend dans Looking For An Exit. La palette du groupe s’élargit donc, l’électricité permettant aux six cordes de s’exprimer davantage, d’autant que MLH a invité quelques amis sur les morceaux électriques dont Guigs d’Elvis Left The Building et ex-Irradiates, et Benjamin Pau (The Tiger Theory, Shoot The Singers). To Wear A Gun, sombre et lancinante, nous prouve que le groupe a d’autres cartouches dans son barillet. The Substitute mixe quant à lui acoustique et électrique, et nous ramène vers des climats plus ensoleillés. The White Van fait un pas de plus vers la pop…le van blanc, comme une autre invitation au voyage. La musique de My Lady’s House se prête à cela. Des mélodies qui donnent envie de bouffer de l’asphalte, comme l’illustre le clip de Storms & Clouds, comme l’a si bien compris le présentateur adepte des airs de MLH pour accompagner les voyages des stars chez les Papous ou au fin fond des steppes de Mongolie.
Northern Lights nous invite une fois encore à visiter de lointains lieux, voire notre propre intériorité. N’oublions pas, bien sûr, cette unisson des voix – deux masculines et une féminine – qui fait aussi toute l’âme du groupe, fournisseur d’harmonies brillantes depuis 2007.
Chronique initialement paru dans le journal Diversions #62.