Naïve
2010
18 albums et toujours cette capacité à se renouveler et conserver une énergie furieusement rock pour Arno qui enchaîne les albums comme les bocs de bière –belge- et livre encore ici, pour la première fois sous son nouveau label Naïve, un album d’une créativité irréfutable, trois ans après Jus de box (Covers Cocktail il y a deux ans était un disque de reprises). Le chanteur passe avec une déconcertante facilité des brûlots rock enfumés et hypnotiques (Black Dog Day) à des ballades intimistes à l’image de Quelqu’un a touché ma femme ou Elle pense quand elle danse, reprises de manière encore plus sensible au piano en fin d’album. Un clavier mélancolique qui alterne avec des morceaux plus couillus sur ce Brssld entre fureurs et larmes. Une sensibilité à fleur de peau donc pour l’ours Arno, entre la lourdeur et la moiteur nord-européennes (Le vendredi on reste au lit, Mademoiselle, gentille musique de carrousel) et l’énergie rock anglo-saxonne. En français ou en anglais, Arno nous sort aussi Brussels et Pop Star en mode electro rock doucement cradingue pas loin de la boule à facettes, l’un hymne à la belle et cosmopolite Bruxelles (n’en déplaise aux chantres de l’Identité Nationale), l’autre raillant nos ‘’stars’’ modernes… C’est que tout lui va à ce vieil Arno qui nous accompagne dans nos élans rock depuis maintenant 24 ans, lorsqu’il a débuté sa carrière solo. Même sur des titres surréalistes comme Ca monte et ses traits mélodiques orientalisants sur fond bruitiste, on le suit de bout en bout, jusqu’à Bruxelles et bien au-delà.