Iris Music
mars 2010
Cette Première mue s’ouvre sur une rythmique glacée et une voix menue, plus susurrée que chantée, mais la personnalité est là, chez cette jeune artiste grenobloise qui concocte ici un premier album qui s’avère être un savant mélange entre pop, électro et folk. Qu’elle se fasse plus rock (Enola Gay), ou carrément pop pour des couleurs plus classiques (An Apple A Day), Peau opère également un travail sur le texte et sa prononciation rappelle parfois Emilie Simon (Kyle, la minimaliste et sensible Guerre longue, le langoureux morceau Sensuelle). Et en matière de texte, la jeune demoiselle, Perrine Faillet de son vrai nom, sait de quoi elle parle, elle qui a invité l’écrivain Jacques Rebotier, acrobate de la langue, sur une inquiétante et sombre Litanie. Expérimentations sonores, chemins débroussaillés à l’image du changeant Breath, douce mélopée évanescente mutant sans crier gare en un furieux magma bruitiste. Rempli de chansons à fleur de Peau (Weather et sa délicate texture acoustique), ce premier album évoque les douces élucubrations oniriques et sonores de ces groupes venus du grand nord de l’Europe.