Cette semaine, Mansions de Damon McMahon.
Astralwerks/2006
C’est en 2006 que sort Mansions le premier et dernier disque d’un artiste atypique, Damon McMahon. A l’époque, l’album de ce New-Yorkais ayant officié au sein d’Inouk (formation disparu peu après sa formation et le mini-buzz formé autour d’elle) ne fait pas grande impression, malgré ce charme intemporel.
A sa sortie, le disque récolte un 3.2 chez Pitchfork, note calamiteuse, mais enchante tout de même quelques journalistes pendant son court passage dans les bacs des disquaires. “Un disque de chansons simples nées d’émotions complexes” peut-on lire sur le sticker appliqué sur la pochette du disque, selon le magazine Fader.
On est d’abord scotché par la voix de Damon McMahon, qui dès Baby Brown Eyes nous enveloppe, portée seulement par une petite guitare et une contrebasse rondelette. En trois minutes et quelques secondes, force est de constater la facilité avec laquelle le jeune homme nous accueille dans son univers cotonneux.
On ne connait pas spécialement les goûts musicaux et influences du garçon, mais on se dit en écoutant The Gift, l’envoûtante Elizabeth Taylor ou Paradise Vacation qu’il a dû souvent faire tourner les disques de Van Morrison, Tim Buckley ou Nick Drake sur sa platine.
A l’époque, Mansions – enregistré pendant les deux jours avant Noël 2004 – ne marque pas les esprits, probablement considéré comme répétitif et pas spécialement produit, trop chétif. Reste une voix, troublée et troublante, celle d’un songwriter isolé, qui continue d’écrire sous le pseudo Amen Dunes mais cette fois depuis Pékin où il est aujourd’hui installé. Dans un registre plus psychédélique et tendu, proche de Bon Iver ou Syd Barrett, deux albums, DIA et Murder Dull Mind, sont sortis respectivement en 2009 (Locust Records) et 2010 (Sacred Bones).