Pleine de charme, cette timide demoiselle, une fois la guitare branchée, devient toute autre et nous magnifie avec son jeu proche de feu Jeff Buckley et une voix incroyable qui tient quasiment à elle seule les morceaux. Formidables envolées lyriques sur Blackout et surtout sur le dernier titre de la setlist ce soir, Love Won’t Be Leaving. Un public définitivement conquis, qui salue comme il se doit l’Anglaise. Celle-ci semble d’ailleurs gênée à chaque salve d’applaudissements. Gratifiant de reprises de Piaf ( Jezebel ) ou d’Elvis ( Surrender ), elle offrira 45 minutes inoubliables.
Changement total de ton ensuite: direction la Plage. Si on avait déjà eu droit à du lourd hier soir avec Beth Ditto, on continue ce soir avec le gros son de Kyuss Lives! . Les pionniers du stoner-rock et ancien groupe de Josh Homme, présent en backstage, lance les premiers coups de buttoir rock, couleur de la journée. Grosse section rythmique efficace, gros pogots évidemment. Même si sur 1h15, le répertoire semble répétitif, on ne cachera pas quand on a un peu headbanger sur certains morceaux.
Permière bière-faussement-mexicaine-aromatisée-tequila-et-citron ( j’aurais peu faire plus court, mais on n’a avait dit pas de pub ), pour rejoindre la grande scène et une tête d’affiche de ce festival: Motörhead.
A l’écoute des différentes langues parlées autour de moi, on peut dire que le public vient d’un peu partout des pays frontaliers pour venir voir les vétérans du hard-rock. Et on doit avouer que même si on n’est pas fan de ce genre de musique, ça envoie. Solos de guitare en pagaille, démonstration de comment jouer de la batterie sans s’emmêler les baguettes. Et surtout Lemmy et son charisme: 65 ans et il en a toujours sous le chapeau. Comme quoi le whisky ça conserve. Même si il n’a jamais vraiment su chanter, il en a dans le coffre et sait comment faire bouger son public. En témoigne ce pogot géant de nos amis festivaliers chevelus, enfin pour ceux qui en ont encore, les fans de la première heure n’étant plus trop jeunes. Ace Of Spades is fucking rock’n’roll!
Retour à la plage pour la fin de Funeral Party, qui développe une bonne pop-rock mélodique. On aura fait tout un foin médiatique de Wu-Lyf alors que d’autres groupes comme le précédent cité en aurait mérité autant, voire plus.
Après une tentative avortée pour me fondre dans la masse du côté de la Loggia et Drums Are For Parades, la petite scène couverte étant vite engorgée de monde, il est temps pour moi de revêtir ma tenue de Leprechaun irlandais pour les historiques House Of Pain.
A l’instar de Cypress Hill, la formation se présente sur scène avec un véritable groupe en plus du DJ qui n’est plus Lethal ( obligations bizkitiennes oblige ). Basse-batterie, Eric Schrody jouant de la guitare pour un hip-hop teinté de rock. Mais la foule étouffante aura eu raison de moi et au bout de 25 minutes de set, je préfère quitter la maison et me trouver un bon spot pour la claque de la soirée.
Fond de scène en forme d’arches. Cinq armoires à glace débarquent sur la grande scène. Et les Reines du stoner nous gratifient d’une heure de gros son. La puissance décuplée est telle qu’en récoutant les disques à la maison je trouve les enregistrements mous. Josh Homme de tout son charisme mène la barque et tous les classiques de Queens Of The Stone Age sont passés en revue : Go With The Flow, Burn The Witch dédiée à Lemmy, No One Knows, Make It Wit Chu. Une heure ça passe vite, on regrettera seulement qu’il n’y ait pas eu de rappel.
Après une journée bien plus réussie que celle de la veille, il est l’heure de quitter le Malsaucy avant de revenir pour le dernier jour de cette édition 2011.