Universal/2011
La plus craquante des petites Québecoises revient avec Blonde, disque plutôt culotté et rétro qui lorgne définitivement vers les années 60.
On avait aimé (ou pas) son premier album éponyme, fait de miniatures pop naïves et apprécié (ou pas) son mini-projet western-mariachi avec son compagnon Jay Malinowski, la malicieuse Béatrice Martin a plus d’un tour dans son bag.
A commencer par de l’audace (ingrédient dont certains artistes manquent cruellement aujourd’hui), en témoigne le titre d’intro de ce nouvel album, Lève Les Voiles. Cette chanson de marin un peu saugrenue chantée avec les Petits Chanteurs de Laval et Les Voix Boréales démontre bien ce souhait constant de conserver cette naïveté et cet esprit d’enfant.
Pour le reste du disque qui a plus à voir avec la pop des 60’s qu’avec les chants d’enfants, là aussi Béatrice Martin ne reprend pas vraiment les choses où elle les avait laissées. Exit les bluettes au piano, place à des titres pop plus produits, tels que Adieu et Danse Et Danse, jolis morceaux servis par des guitares et une production qui rendent hommage aux chanteuses incontournables des années 60, de France Gall à Nancy Sinatra.
La blonde mignonnette profite de ce deuxième LP pour délivrer des textes toujours très poétiques et imagés sur les peines de coeur, ruptures. En somme, les thèmes chers à la jeune femme tatouée.
Sur Blonde, on trouve aussi un très beau texte, Ava. La jeune femme semble s’adresser plutôt à une femme de petite vertu qu’à l’actrice Ava Gardner. Coeur de Pirate y invite d’ailleurs le saxophoniste baryton Colin Stetson, musicien prisé d’artistes comme Tom Waits, Arcade Fire ou Bon Iver. Quelques ambiances western (Les Amours Dévoués), à fleur de peau (Place De La République, Cap Diamant) ou yé-yé (Verseau) se font également une place sur le disque.
Avec une plume plus affutée, moins naïve, et une production délicatement rétro, Béatrice “Coeur de Pirate” Martin évite l’écueil de la redite et signe un disque touchant et mélodique.