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INTERVIEW: MY LADY’S HOUSE

West Of The Sun Storiesa désormais deux ans.Comment avez-vous perçu les deux années écoulées? Quels ont été pour vous les évènements marquants? Quels enseignements en avez-vous tirés?

317496_2173974064924_1113970441_31771956_1252450795_n.jpgSimon :Il s’est passé des trucs vraiment cools pour nous pendant ces deux années. Le disque s’est plutôt bien vendu pour un petit objet autoproduit. Il y a quelques festivals mémorables comme Goud’Acoustic dans le sud de la France, et les Eurockéennes, bien sûr. Quelques dates comme la première partie de Cocoon, avec un public très attentif. Même si le disque n’a pas eu un rayonnement national, on est super contents d’avoir pu faire découvrir notre musique aux gens rencontrés ici et là.
Guillaume : Quelques bons papiers à la sortie de West of the Sun (Magic et Rock & Folk pour les plus connus), quelques personnes à qui l’album a fait du bien, c’est pas grand-chose finalement mais bon, c’est déjà pas mal d’avoir réussi à toucher ceux-là.
Et comme autre évènement marquant, on retient le premier (long) passage dans l’émission de France 2, Rendez-vous en Terre Inconnue, qui utilise quelques-uns de nos morceaux pour sa bande-son.
Pour ce qui est des enseignements : l’autoproduction, c’est bien. C’est formateur. Mais sans accompagnement, difficile pour nous d’aller au-delà de ce que nous avons déjà réalisé.


La scène a-t-elle eu une importance pour les sessions studio?

S. : Les dates que l’on a faites en 2010-2011 nous ont apporté une énergie plus brute, plus live. Ca a donné la couleur générale du disque, certains titres ont d’ailleurs été enregistrés en live au Studio Cube.
G. :Pendant les sessions d’enregistrement, nous n’avons pas fait de concerts. Les morceaux sont donc Mix-067.JPGd’abord pensés pour rendre le meilleur d’eux-mêmes sur disques. Des adaptations se font ensuite pour le live.


Run In The Southest beaucoup plus orchestré que son prédécesseur. Aviez-vous déjà en tête ces arrangements à l’écriture des morceaux?

G. :Ca dépend. Certains morceaux ont très peu d’arrangements, The Story of Sam Brinson par exemple, est un morceau folk épuré, guitare/voix/harmonica. Pour d’autres, les arrangements se sont faits pendant les sessions d’enregistrement, les violons sur Strike day et Daughter par exemple, le mellotron sur Now & There.Falcon Lake est quasiment né avec ses arrangements définitifs.L’exemple du morceau Run in the South en cela est intéressant. Nous avons choisi d’intégrer au disque – en plus de la version “classique” – la version acoustique de ce titre, sans arrangement aucun, la version originelle pour ainsi dire. L’une comme l’autre reflètent finalement notre schizophrénie musicale.

S. : Autre exemple, Coast Starlight est un morceau écrit pour le banjo. Certains morceaux sont livrés de manière assez brute, comme Postcard, par exemple, avec juste guitare et batterie. Ils ont été joués comme ça en live, et ont été enregistrés tel quel pour le disque. Yann Morel (Studio Cube) et François Michaud (Wild Horse Studio) ont fait un super travail pour rendre ce côté chaleureux et brut des morceaux.

Guillaume, tu écris et composes la majeure partie des morceaux depuis EP#1. Cependant, on sent que l’ensemble du groupe est présent dans la vie de chaque chanson. La dynamique a-t-elle été différente de l’enregistrement précédent?

tumblr_lw9rswHWUi1r8nnrr.jpgG. : Sur Run in the South, Simon a apporté deux morceaux dont Parkside House. Sur le deuxième,Coast Starlight, nous avons travaillé ensembleet je lui ai demandé d’écrire quelques-unes des paroles dePostcard from a place you’re not. Pour la première fois également, Cécile est intervenue en tant qu’auteur puisque le texte deNow & Thereest écrit à quatre mains sur la base d’une de ses idées. Stéphane a quant à lui été au-delà de l’accompagnement rythmique surThe Devil with itouRun in the Southmais aussi et surtout surFalcon Lakepar l’apport presque mélodique des parties de batterie. Le choix des arrangements et du mixage se fait par contre à quatre, chacun donnant son avis pour arriver à un résultat final qui satisfasse chacun des membres du groupe.

S. : My Lady’s House a trouvé sa formule définitive à quatre. Pour ce disque, chacun a pris part à l’élaboration des morceaux d’une manière ou d’une autre. C’est aussi dû au fait que l’enregistrement ait été moins décousu que le précédent, qui lui avait été enregistré en plusieurs fois au cours de l’année 2009. Pour Run In The South, ça s’est joué sur quelques sessions entre fin novembre et fin décembre 2011.

On sent toujours la présence de Neil Young dans des titres commeFalcon LakeouRun In The South. D’autres artistes ont-ils de près ou de loin influencé votre travail?

S. : D’une certaine manière, une poignée d’albums fétiches nous reviennnent régulièrement en tête quand374254_2173987785267_1113970441_31771965_243597111_n.jpgil faut faire référence à un son, un arrangement. Je pense à Cancer & Delirium de J. Tillman, à certains disques de Damien Jurado (Caught In The Trees), aux Two Gallants, Fleet Foxes, Kings Of Convenience. Après, il y a les grands classiques, Beatles, Nick Drake, Elliott Smith et Neil Young.
G. : J’écoute finalement assez peu de choses sinon mes classiques. Alors oui, Neil Young est toujours présent, Noel Gallagher – musicalement incorrect depuis 1996 mais que j’affectionne particulièrement pour son talent de mélodiste – The Beatles, Dylan, Cash & consorts. Pendant l’écriture de RITS j’ai également beaucoup écouté les premiers albums de Dire Straits, du blues (Big Bill Broonzy…) sinon, un morceau d’un artiste de ci-de là (Neil Hannon, The Black Keys, le Lost in the Trees/le Incident at Conklin Creek des Richmond Fontaine.


La plupart des morceaux sont graves ou sombres. Pourtant, vous ne semblez pas si tristes dans la vie…

G. : Pas triste, tourmenté…

S. : Dans la vie, nous sommes même une sacrée bande de gais lurons. C’est vrai qu’on affectionne souvent ces histoires tragiques, ces atmosphères mélancoliques, mais il y a parfois de l’espoir dans les textes.

Comment voyez-vous le futur de My Lady’s House?

G. : Tourmenté…

S. : On va essayer de défendre ce nouveau disque, mais sans tourneur ni label, c’est parfois difficile. Après, on est quand même assez fiers de ce nouveau bébé et puis la scène nous démange à nouveau, je crois.

Prochaines actus du groupe?
S. : Run In The South devrait sortir à la fin mars ou début avril, et on va essayer de le promouvoir autant que possible.

G. : Tourmenté… (rires) Une semaine baptisée “américaine”. Au programme, un petit concert acoustique à Paris le 28 mars avec Willy Vlautin qui viendra présenter son dernier roman. Trois jours de résidence à la Rodia début avril. Deux concerts avec Vlautin les jeudi 05, vendredi 06 avril à Besançon ; le concert de sortie d’album le samedi 07 avril à la Rodia ; le 17 mai aux Passagers du Zinc.


Pour finir, quels sont vos coups de coeur musicaux du moment?

S. : L’année 2012 a déjà très bien commencé avec un nouveau crû signé Damien Jurado et qui s’intitule Maraqopa. Sinon, le nouveau projet de Josh Tillman alias Father John Misty. J’ai pu écouter quelques titres, c’est excellent. Le disque est produit par Jonathan Wilson, que je suis de près depuis quelques temps. Et aussi les Estoniens Ewert & The Two Dragons, Ghost Town, un disque passé inaperçu signé Owen…

G. : Graveyard(Hisingen Blues), Elvis left the building [sourire].

Site officiel de My Lady’s House

Propos recueillis par Florian.

© – copyright – 2012

Photos My Lady’s House © – copyright – 2011

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