Karate Body Records/2009
Among The Gold signe la rencontre de deux formidables artistes, le temps d’un EP envoûtant. Honneur à la demoiselle: Cheyenne Marie Mize, mutliinstrumentiste, qui après un premier album remarquable, dans une veine folk (Before Lately) vient de publier un second essai très rock indie, laissant entrevoir de belles choses pour le futur (We Don’t Need). Avec elle donc, quelqu’un qu’il n’est plus vraiment nécessaire de présenter, Will Oldham alias Bonnie “Prince” Billy, très souvent chroniqué dans nos pages et qui l’automne dernier nous a offert un Wolfroy Goes To Town de grande facture. L’homme est très friand des collaborations ponctuelles, comme l’en atteste son récent Bonnie & Mariee, en duo avec Mariee Sioux. Ici, la rencontre est presque naturelle. Cheyenne Mize et Will Oldham sont originaires de la même ville, Louisville (KT). Quand nous avons rencontré Cheyenne, elle nous racontait qu’en gros, ils se croisaient souvent en ville, fréquentant certainement les mêmes cercles musicaux. Et un jour, on traverse la rue et on se fait un boeuf (copyright S.). Leur réunion donne donc naissance à Among The Gold, qui est un recueil de morceaux traditionnels américains, datant de la fin du 19° siècle et du début du vingtième. Cheyenne assure toute la partie instrumentale (guitare, violon et autoharpe) et Oldham se contente d’accompagner la belle au chant (aux champs?). On a l’impression d’entendre des chansons tout droit sorties du gramophone et le pressage vinyl n’en est donc que des plus judicieux. Que ce soit pour la berceuse folk Silver Threads ou la déclaration d’amour Let Me Call You Sweetheart, on est littéralement emporté, surtout quand Cheyenne prend une voix si suave (Kiss Me Again). Elle maitrise tout son répertoire instrumentale et peut se poser en concurrente de PJ Harvey à l’autoharpe (Loves Old Sweet Song). Même s’il n’est là que par sa voix, Bonnie “Prince” Billy fait preuve d’une retenue qui sert à merveille les compos. Alors même si on n’est pas familier des ces chansons, qui parlent certainement plus de l’autre côté de l’Atlantique on n’en est pas moins touchés. Et ici, il restera un EP idéal à écouter à deux, au coin du feu (ou sous la couette ajouterait mon collègue Jean Flou).