PIAS/2012
Début de l’année 2010 nous découvrions Band of Skulls groupe anglais, originaire de Southampton ,qui est formé par Emma Richardson (basse et chant), Russel Marsden (guitare et chant) et Matt Hayward (batterie). Le trio avait marqué ce début d’année avec le titre You Know What I Am, titre rock taillé pour les radios sous ses faux airs de Seven Nation Army. Ce morceau extrait de leur premier album Baby Darling Doll Face Honey lui a permis la reconnaissance du grand public et ainsi se faire sa place dans le monde du rock indépendant.
Deux ans ont passé et le trio nous revient avec un nouvel album Sweet Sour dont on a pu entendre un premier extrait Bruises il y a quelques mois.
A l’écoute de celui-ci, on retouve les ingrédients qui ont fait le succès du trio: une base rock teintée de mélodies blues, le chant couplé de Matt et Emma, tout cela avec une bonne dose d’énergie qui ont contribué a la réussite du premier opus. Cependant le trio a rajouté quelques ingrédients dans sa marmite…
Dès les premières notes de guitare sur Sweet sour qui ouvre l’album on sent une ambiance très heavy, arrive ensuite le chant très mélodique accompagné d’un lourd fracas de batterie puis une distorsion très lourde (rappelant les Dead Weather ) à la limite du rock/stoner au refrain. Le ton est donné, le groupe semble avoir gagné en intensité. En effet à l’écoute de Bruises justement, où l’on retrouve les bases du premier album, on constate que le trio a cette fois-ci plus approfondi leur son et parcouru divers influences: la distorsion est plus dense, les riffs heavy sont teintés de blues, bref ce disque risque de tout rafler sur son passage tel une tempête. Néanmoins arrive Lay my head down , ballade pop/folk qui vient calmer la furie bestiale des morceaux précédents. Ce morceau bien que très différent puise son intensité à travers une mélodie mélancolique et le chant envoutant qui en fait une des compositions des plus réussie.
Le contenu du disque est extrêmement riche aussi bien vocalement qu’instrumentalement. Le trio alterne entre heavy/blues et ballades envoutantes telle que Close to nowhere somptueux titre acoustique qui vient clore les 10 morceaux qui composent l’album. On constate bien évidement la maturité du groupe tout au long de l’écoute. L’énergie est toujours présente mais elle est intelligemment canalisée afin de proposer une toute nouvelle dimension aux nouveaux morceaux.
Pour un groupe la parution du second album est une tâche très difficile. On souhaite rester proche de nos influences tout en explorant de nouveaux univers pour ne pas se répéter éternellement, tout en faisant attention à ne pas décevoir les fans des premières heures…
Cependant Band of skulls a réussi l’exercice avec brio nous proposant un disque plus recherché, abouti, ou les influences sont plus exploitées et nous font voyager en toute intimité à travers leur univers.
Un grand coup de coeur en ce début d’année 2012 et l’on attend avec impatience leur passage en France avec notamment une date a la Laiterie de Strasbourg en mai ainsi qu’une autre au festival Musilac cet été.