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REEDITION : PAUL & LINDA MCCARTNEY, Ram

Hear Music/UPL/Universal/2012

Et hop, une nouvelle réédition d’un disque de McCartney, après McCartney, McCartney II et Band On The Run. Attention, chef-d’oeuvre !
Ramest l’un des albums “classiques” signés McCartney. Paru en 1971, ce deuxième disque solo (après la fin des Beatles) est l’occasion pour Paul de créditer son épouse Linda, qui co-écrit avec lui certaines de ses chansons. A l’époque, le succès commercial deRamest rapide (en Grande-Bretagne et aux USA), mais la critique ne le comprend pas forcément. Paul en profite également pour envoyer quelques piques à John, qui lui répondra dans l’albumImagine.

Voilà pour la petite histoire. Composé dans la ferme familiale en Ecosse et enregistré ensuite à New-York, ce disque sent le bucolisme et la joie de vivre. Entre deux tontes de moutons, McCartney écrit et compose quelques-unes de ses meilleures chansons, parmi lesquelles Heart Of The Country, qui comme son nom l’indique s’inscrit dans une tradition pastorale. On y sent un Macca en phase avec son environnement, totalement décontracté du scat et de la six cordes. Toujours sous influence, l’Anglais déroule un petit blues (3 Legs), un rock (Smile Away évoquant un brin The Beach Boys), un titre au ukulélé bien avant Eddie Vedder et Cocoon (Ram On).
Il y a aussi dans Ram une poignée de chefs-d’oeuvre. Dear Boy et ses choeurs fantômatiques, Uncle Albert/Admiral Halsey morceau en plusieurs parties avec de
très belles orchestrations et un McCartney chantant avec un accent so british et so loufoque. Il y exerce également son petit falsetto sous les halebardes qui tombent dehors. Enfin, ce refrain “Hands across the water, heads across the sky” est un classique du genre. Même s’il débute comme une chanson d’amour à la Elton John, The Back Seat Of My Car comporte de beaux moments de pop à l’Anglaise. Et Long Haired Lady vaut quelque part son pesant de cacahuètes.

La réédition incluant vinyles (dont l’édition mono de Ram en édition limitée), DVD, disques bonus – avec faces B, mixes alternatifs, inédits dont on retiendra le single Another Day qui fait partie des sessions de Ram (et écrit pendant l’enregistrement de Let It Be en 1969) mais ne figure pas sur l’album final –, redonne donc une nouvelle jeunesse à cet enregistrement grâce au remastering de ses messieurs d’Abbey Road et confirme bien l’influence énorme de Paul McCartney sur les groupes ou artistes actuels.

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