PIAS/2012
Trois ans après le très remarquéThe House That Dirt Build, les Anglais multi-genres de The Heavy reviennent avec un tout nouvel opus intituléThe Glorious Dead.
Pas évident de placer ce groupe britannique dans une case musicale. Leur univers est un mélange entre le rock, le hip hop, le blues, le funk tout cela saupoudré d’influences psyché 70’s… Bref un vrai défi de taille pour qui conque essaye de déchiffrer les morceaux de nos survoltés british.
Qu’on se le dise tout de suite, on est loin, mais alors très loin, de la pop anglaise légère et délicate. Can’t Play Dead ouvre la danse avec ce mélange fou de soul et de riffs rockabilly très tarantinesques à tel point que je ne serais pas surpris de voir un jour ce titre dans la BO d’un film Grindhouse…
Changement de registre avec Curse Me Good où se mêlent guitare folk rythmée et chant gospel pour un final très soul avec l’allure d’une grande messe de Harlem. L’intro de What Makes A Good Man, premier single radiophonique du disque rappelle étrangement Days Are Forgotten de Kasabian avec néanmoins cette sorte de chorale gospel en arrière plan donnant un côté plus punchy au morceau déjà dans la veine rock & soul. Le hip hop réinventé par les cuivres de Big Bad Wolf ou encore le très punk Just My Luck au final très Dick Dale surprennent par la facilité du groupe à toucher à tous les registres sans tomber dans le ridicule. A l’opposé, The Lonesome Road rend hommage au blues jazz des années 60 avec encore une fois cette touche gospel si chère au chanteur Kelvin Swably qui enfant faisait les choeurs dans la chorale de l’église de Noid dans le sud ouest de l’Angleterre. Après le funk très psyché de Don’t Say Nothing, l’écoute s’achève par la soul poignante de Blood Dirt Love Stop qui vient clore la galette décidément très riche en influences.
The Heavy, vous l’aurez compris, est une sorte d’OVNI capable de s’approprier différents styles musicaux notamment de la période 60’s/70’s et de les remanier en faisant un meltingpot diversifié. Plus varié et riche que leur précédent opus, The Glorious Dead a tout pour devenir un des disques les plus osés et les plus électriques de cette année.