Une voix dans le désert.
Le silence est aussi tendre qu’opaque au Club de la Rodia ce soir là. Puis, comme une plainte à la fois douce et puissante, la voix de Tom McRae vient se nicher dans chaque recoin, se lover dans les sinuosités de nos pavillons auriculaires, se faufiler par les pores de notre peau et s’imbriquer dans le moindre espace encore libre (et croyez-moi, il n’y en a plus tellement avec un concert annoncé complet!). Une voix qu’on croyait connaitre depuis tout ce temps et qui nous prend quand même de court tant sa tessiture est envoûtante. Lately’s All I Know et Alphabet Of The Hurricanes tirés de son dernier opus From the lowlands (2012) introduisent tout en douceur un concert mémorable.
Il faut dire que les Bisontins, parfois réputés pour être un public un peu mollasson, étaient chauds bouillants hier soir. Des connaisseurs d’abord. Pas une parole ne leur échappe. Des chanteurs et des percussionnistes aussi…peut-être un peu trop enthousiastes? Tom McRae reprend ses ouailles à l’ordre. On chantera, on tapera des pieds et des mains, on sifflera, on rira, on pleurera…oui…d’accord…mais quand il nous le dira. Attention, on ne rigole pas avec cet as de la mise en scène. Et pourtant, c’est dans une bonne humeur insolite que se déroule ce concert en huis clos, dans cette toute petite salle qui semble encore se rétrécir autour de cet homme gracile perdu sous son projecteur et qui s’accroche à sa guitare.
Sans faille et avec une facilité relativement déconcertante (quand les facéties du public ne le déconcentrent pas), McRae alterne ancien et nouveau répertoire (For The Restless, Packing For The Crash du très bon All maps welcome (2005) ou Won’t Lie et Still Love You de The Alphabet of the Hurricanes (2010)), avec tout de même un vrai retour sur l’album éponyme sorti en 2000 comme fil rouge, à la grande joie des fans de la première heure (End of the world News (Dose me up), A&B Song, The boy with the bubblegum…). C’est de façon tout aussi naturelle qu’il parvient à installer tour à tour des ambiances feutrées, mélancoliques (You Cut your hair) ou complètement électriques (Strangest land), jouant au marionnettiste avec nos émotions, nos
Deux rappels et un harmonica plus tard, Tom McRae quitte la scène à regret d’un côté comme de l’autre semble-t-il. Mais il reviendra, a-t-il dit. Tel César, Tom McRae est venu, a vu et n’en est pas revenu! La preuve avec ce tweet posté peu après le concert: « Besançon- Just incredible. What a town, what a crowd, what a show. In fact France – je t’aime toujours!! This has been amazing so far!! »(Tom McRae). Que dire de plus?