PVP/Differ-Ant/2013
Un disque de “classique lo-fi” : voici comme a été annoncée la nouvelle production du Suèdois. Un qualificatif qui peut surprendre ceux qui n’étaient pas au courant du projet, encore plus quand ces derniers avaient vu le blondinet en tournée dernièrement, dans une configuration ultra-intimiste en compagnie d’un violoncelliste.
Et pourtant, cela fait maintenant deux ans que Peter Von Poehl peaufine Big Issues Printed Small, album qui a été énormément travaillé en amont, en concert justement, avant d’être posé sur bande en une seule journée, chaque piste étant enregistrée en une seule prise afin de garder toute l’authenticité et la spontanéité du moment.
Le résultat est sans appel : le Suèdois s’en sort avec excellence. L’orchestre sert à merveille les compositions et PVP évite le piège de noyer ses chansons sous des couches d’arrangements grandiloquents. Les volées de cordes ou les lâchés de cuivres sont brillament dosés et confèrent à Big Issues Printed Small une atmosphère très cinématographique (Lover’s Leap, Pious Man), un genre auquel le chanteur à la voix angélique s’est déjà initié pendant le mixage de son troisième opus.
Les amoureux de Going Where The Tea Trees Are ne seront pas perdus. On retrouve la patte de Von Poehl à travers Orders And Degrees et le morceau éponyme. Mais grâce à toute cette orchestration, il s’ouvre de nouveaux horizons comme on le sent avec la valse de 28 Paradise ou la marche aérienne et éblouissante de Twelve Twenty One.
Paradoxalement et finalement moins expérimental, plus abordable que May Day, Big Issues Printed Small révèle un compositeur de grande classe, qui a su trouver toute la justesse et la sensiblité nécessaire de tout un orchestre pour servir un album qui, oui, pourrait bien devenir un classique.