Tulsi/PIAS/2013
Malgré son statut de “fils de”, Harper Simon ne fait pas tout comme papa et s’émancipe encore plus avec ce deuxième album rock très bien produit.
On pourrait faire une mauvaise blague et dire : “Elliott Smith est mort, ok, mais pas son producteur fétiche, Tom Rothrock”. Bon, okay. Ce dernier, talentueux musicien, compositeur et donc producteur (on lui doit deux excellents albums de Badly Drawn Boy, le premier et tout aussi excellent Foo Fighters, Mellow Gold de Beck et donc les trois superbes Either/Or, XO et Figure 8 du défunt Elliott Smith), a ficelé le deuxième album de Harper Simon avec cette impressionante maitrise dans la production.
D’entrée de jeu, le chanteur américain frappe fort avec le genre de chansons puissantes dont Elliott Smith détenait le secret. Guitares, choeurs et claviers pour faire fonctionner le tout. Et quand le rock américain sonne, ça donne par exemple Bonnie Brae. On entend dans les chansons accrocheuses de Simon des sonorités à la Posies, Elliott Smith et autres Brendan Benson.
En plus d’être très inspiré, le songwriter s’est bien entouré. On compte parmi les invités Pete Thomas (batteur d’Elvis Costello, Elliott Smith…), Nikolai Fraiture (bassiste de The Strokes), Erik Paparozzi (bassiste de Cat Power) mais aussi l’épatant Jon Brion et les choristes de luxe Inara George, Eleni Mandell et Jenny O.
Alors que son premier album, sobrement intituléHarper Simon, était plutôt centré sur des titres country-folk que son père Paul n’aurait pas renié, ce Division Street-là prend des directions plus rock et fait mouche à chaque morceau.