On ne lassera jamais de vanter les louanges de King Tuff, l’un des nouveaux pionniers de la scène rock lo-fi californienne. Profitant de la nouvelle tournée européenne du groupe qui marque un court arrêt à Lyon, Sensation Rock a eu la chance de rencontrer le chanteur guitariste et leader Kyle Thomas afin qu’il nous en dise un peu plus sur son alter-égo. Rendez-vous donc avec le singulier personnage dans la cabine du capitaine de la péniche Le Sonic ou le groupe se produit le soir même.
Salut Kyle, Tout d’abord comment vas-tu ? Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Yeah ça va merci. Je suis King Tuff et me voilà en France, ha ha ha !!
Comment se déroule la tournée européenne ? Est-ce la première fois que tu joues ici ?
Cela se passe plutôt pas mal. C’est la seconde fois que je viens en France la première fois étant à l’automne dernier à Paris ou nous avons fait le Point Éphémère. Mais à Lyon en tout cas c’est une première.
Comment qualifierais-tu ta musique ? Un mélange de pop garage bercé au son des 60’s ? Quelles ont été tes influences?
Je la décrirais plutôt d’habitude comme un vieux rock ‘n’ roll. J’aime beaucoup les chansons de T Rex qui m’a grandement influencé et il faut dire que j’ai un peu la même voix nasillarde quand je chante (rires) mais à part ça je ne me situe pas dans une case particulière. J’écris des chansons de tout genre tantôt rock, tantôt pop cela dépend de mon humeur. (sourire)
Ton album éponyme sorti chez Sub Pop il y a de cela un an a été plutôt bien accueilli par la critique. T’attendais-tu à être connu Outre-Atlantique ?
Et bien, je savais qu’avec ce label, le disque allait être distribué en Europe bien évidemment. Le truc que je n’imaginais pas c’est d’aller par exemple à Athènes en Grèce comme la semaine dernière et que les gens se mettent à chanter mes chansons. Ca, c’est vraiment dingue pour un gars comme moi qui vient d’une petite ville du Vermont et me retrouver là à parcourir l’ Europe. C’est vraiment extra.
Tu as pas mal tourné aux Etats Unis et notamment joué à Nashville à Third Man Records le label de Jack White. L’as tu rencontré ?
Oui on a eu l’occasion de le rencontrer il a été très sympa d’ailleurs. C’était un concert intéressant car ce jour là beaucoup de groupes se produisaient et on a joué vraiment tôt dans la matinée donc on avait un peu de mal à cause des restes de beuveries de la veille (rires) mais sinon ça a été une super expérience dans un super endroit.
Kyle on a pu te croiser dans le projet folk Feathers, aux cotés de J Mascis de Dinosaur Jr pour Witch, tu réédite ton premier opus solo Was Dead. Où trouves-tu cette énergie ? Tu es un boulimique de travail ?
Euh, je ne dirais pas ça. Je pense que quelques mois dans l’année, je suis un véritable « workaholic » et le reste du temps je passe mon temps à flanner ! Ha ha ha !
Es-tu amateur de la nouvelle scène californienne émergente tels que Hanni El Khatib, Nick Waterhouse, Ty Segall, Thee Oh Sees… ?
Je vis à Los Angeles depuis maintenant deux ans et tu sais dans ce milieu on se connais quasiment tous. C’est comme une grande famille. On joue d’ailleurs souvent ensemble. C’est une super scène qui est en effet en pleine émergence.
Peux-tu nous partager tes coups de coeurs musicaux, découvertes récentes ou artistes favoris ?
Je reçois pas mal de démos de mon ancien label Burger Records avec lequel je réédite Was Dead (NDR). J’écoute donc pas mal de mes contemporains car à chaque fois que j’y fais un saut on me donne des cassettes, des vinyles de nouveaux groupes. Il y a aussi dans les plus connus les Black Lips ou les Natural Child qui est qui plus est un super groupe à voir en live. Sinon, j’aime également les vieux classiques rock ‘n’ roll ou blues plus traditionnels. C’est vraiment très large, j’aime tellement de trucs. (sourire)
Voilà je crois qu’on s’est tout dit. As tu quelque chose à ajouter pour tes fans en France ?
Euh… (large sourire) vous devriez avoir une meilleure météo. (rires) Sans déconner la première fois que je suis venu c’était l’automne, bon ok, ça passe. Mais là avant de partir je me suis dit yeah le printemps en France ça va être cool il va faire beau mais là il fait gris tout semble triste. C’est quand ce putain de printemps chez vous ? Ma Californie me manque. (rires)
Propos recueillis par Johan.
Spécial thanks to : L’équipe du Sonic pour leur accueil et pour m’avoir prêté la cabine du Capitaine, Marie pour son aide à la traduction, Paulo pour les bières et bien sur King Tuff pour sa bonne humeur.
Après quelques verres et la prestation très shoegazing des lyonnais de Israel, Kyle Thomas (guitare, chant), Magic Jake (basse) et Kenny (batterie) entrent sur la petite scène au fond de la cale du Sonic ou seulement quelques curieux (moins d’une centaine) se hâtent, lâchant un instant le bar. Le riff crasseux de Anthem ouvre le bal et la voix nasillarde de Kyle résonne dans la petite salle bercée ce soir au rythme du rock garage. S’en suit la pop ensoleillée de Alone & Stoned (pas besoin de traduire) réchauffant quelque peu l’ambiance de cet hivernal mois de mai tout comme Keep On Movin’ qui sent bon le sable chaud de Californie et nous donne envie de sautiller dans tous les sens. Plus punk Bad Thing donne le feu vert au mec bourré devant moi pour se lancer dans un pogo imaginaire avec lui même au plus grand étonnement de Kyle et ses acolytes amusés par l’énergumène qui ne cesse de hurler I Love You !!! Et ce n’est pas Stranger armé d’une basse ultra groovy tout droit sortie de la nervosité des Cramps qui va calmer le jeu. Le public semble effectivement apprécier l’énergie du trio qui étonne à chaque morceau notamment l’étonnante ballade Swamp Of Love qui nous rappelle au passage les Beatles voir même Dylan. Sun Medallion très rock 60’s lui aussi viens clore la (trop) courte mais néanmoins bonne prestation de King Tuff qui pendant environ 45 minutes a su capter l’attention du public qui visiblement n’est pas prêt d’oublier le passage éclair du talentueux Kyle Thomas.