Columbia/Sony/2013
Trent Reznor appuie sur le bouton reset et relance la machine 5 ans après The Slip.
La publication de Came Back Haunted en juin a eu de quoi surprendre son monde. On pensait en effet que l’emploi du temps de Reznor était plus que rempli, entre musiques de film et le ménage à trois de How To Destroy Angels avec Madame et Atticus Ross. Mais l’homme est hyperactif et a réussi à préparer dans le plus grand secret la nouvelle production de NIN.
On avait pu lire un peu partout que Hesitation Marks était synonyme de retour aux sources. C’est vrai et faux. Car même s’il s’inspire du passé et qu’on peut penser à Pretty Hate Machine (Came Back Haunted) ou que l’artwork de l’album semble cousin de celui de The Downward Spiral, Reznor continue également sur la ligne directrice de ses dernières années et de ses divers projets. Et c’est en cela que la cristalline Find My Way ou la pleine d’espoir While I’m Still Here sont très proches de ce qu’on peut entendre sur Welcome Oblivion de HTDA.
La vie de Nine Inch Nails et de son créateur ont toujours été dépendante l’une de l’autre. Désormais marié et père de deux enfants, cela se ressent dans ces chansons qui se font dorénavant plus lumineuses et oublient leur penchant autodestructeur. En témoigne la lumière émanant de Various Methods Of Escape ou le voile qui se dissipe sur le début angoissant de I Would For You.
Mais un homme ne change jamais vraiment au fond de lui et son inconscient lui rappelle sans cesse, comme dans le côté malsain de Disappointed ou dans la tension sexuelle de All Time Low. Et toujours adepte du contre-pied, le maître à penser de NIN balance au milieu de l’album un tube aux faux airs new-wave, Everything et a même l’audace d’inviter Lindsey Buckingham (Fleetwood Mac) à poser quelques notes de six cordes.
Hesitation Marks signe le retour inespéré de Trent Reznor avec Nine Inch Nails. Et le constat en est que Reznor va bien, et ça lui va finalement pas si mal que ça.
