Un lundi d’hiver à Besançon. Qu’est-ce qui pourrait nous faire sortir de chez nous pour braver le froid plutôt que de rester sous un plaid à regarder un programme médiocre sur la sixième chaine ? La venue pour la deuxième fois du groupe de Brooklyn estampillé Sub Pop est une bonne raison et l’on ne se fait pas prier. Après un set efficace et jouissif, petite rencontre informelle avec Sohrab Habibion, guitariste de Obits.
Sensation Rock : Alors, comment se passe la tournée ?
Sohrab Habibion : Ecoute, très bien. C’est notre avant-dernière date en France, demain on sera à … Rouen. Excuse ma prononciation. C’est la deuxième fois qu’on vient à Besançon, la dernière fois je me souviens plus très bien quand c’était mais on en garde un bon souvenir. Avant on était en Espagne où il y a toujours un excellent public. Mais pour moi, j’adore la France parce que je regarde ça aussi avec les yeux d’un touriste… Et qu’est-ce qu’on mange bien [rires] !
S.R. : Sens-tu une différence entre le public Européen et celui des Etats-Unis ?
S.H. : Oui, clairement. Ca n’a rien à voir. Aux Etats-Unis, ce n’est pas la même culture. Tu vas à un concert comme tu regardes de la pub. Et puis ça a quelque chose de très… démographique. C’est impensable de voir dans la même salle quelqu’un de 60 ans avec quelqu’un de 30 ans de moins. Alors qu’en Europe, tu peux voir un père aller voir un concert avec ses enfants, c’est génial.
S.R. : Vous faites partie du fameux label Sub Pop. Vous connaissez les autres groupe ?
S.H. : Tu sais, on se croise par-ci par là. Je suis proche de Metz. J’ai déjà croisé pas mal Mark Arm de Mudhoney. D’ailleurs on va bientôt aller faire une tournée en Amérique du Sud, au Brésil notamment avec eux, ça va être très cool. Je suis aussi allé à une soirée où Kyle Thomas (King Tuff) mixait. Le mec est complètement barré mais il a une foutu collection de disques.
S.R. : Sub Pop semble être une grande famille ?
S.H. : Oui, tout à fait. Tout le monde se connait plus ou moins mais personne n’a la grosse tête, ça reste très humble.
S.R. : Oui, on a rencontré l’année dernière Josh “Father John Misty” Tillman ou un ancien de la maison, Damien Jurado. Les gars restent très simples.
S. H. : Father John Misty, j’adore. Ce mec a un talent fou. Tu vois, quand il était chez les Fleets Foxes, il était derrière ses fûts mais on sentait une retenue. Mais alors maintenant, ce qu’il fait avec FJM c’est la grande classe. Pour Jurado, je dois t’avouer que je ne connais pas bien ce qu’il fait. Mais j’ai du respect pour ce type que je trouve très simple mais qu’on sent habité par la musique. Tu me dis qu’il fait des albums avec Richard Swift? Génial! Ca ne m’étonne pas, leur collaboration coule de source.
Propos recueillis par F. & J.
© – 2014