Thirty Tigers/ Oh Mercy!/2014
Nicole Atkins est imprévisible. Claquant la porte d’une major qui lui promettait un avenir doré, produisant ensuite un album qui divisait (Mondo Amore) avant de la voir en tournée en solo et avec grande classe en première partie de Eels, la revoilà avec un disque qui prend tout le monde à contre-pied mais qui laisse interrogateur.
Slow Phaser est le résultat de deux années à accumuler les idées, les poèmes, les chansons, le tout mis en piste et enregistré sous la houlette de Tore Johansson (The Cardigans). Il est alors peu surprenant de voir le disque prendre un tournant pop très proche du groupe de Nina Persson (et la présence à la guitare de Lars-Olaf Johansson du groupe sus-cité n’est pas tout à fait fortuite).
Nicole Atkins abandonne alors ce côté country-variétoche qui lui collait à la peau et se lance dans des titres entrainants et dansants. Délaissant son folk traditionnel, elle y va de bon coeur dans des titres très disco et singles en puissance (Who Killed The Moonlight, Girl You Look Amazing) et dans des morceaux plus pop pas trop loin de ce que faisaient les Cardigans finalement (What Do You Know). La légèreté de ces titres est contrebalancée par des pistes plus “sérieuses”, qui peuvent paraitre plus sombres (Red Ropes par exemple).
Album fouillé et fouillis, il y a à prendre et à laisser dans Slow Phaser. On s’emballe pour It’s Only Chemistry et son refrain gospel mais on perd vite ses repères. On regrette alors que la voix de Nicole Atkins, si forte et pleine de caractère soit ici accessoire. On disait en introduction que la chanteuse était imprévisible. Avec elle, on a du mal à s’y retrouver. Ici, le risque c’est qu’on pourrait s’y perdre.