Vendredi soir à La Vapeur, l’ambiance était électrique et l’affiche prometteuse. Deux groupes, deux énergies brutes, et une soirée placée sous le signe de l’expérimentation sonore et de la performance live sans compromis.
Pneu en ouverture de bal
C’est le duo explosif Pneu qui a ouvert la soirée, avec leur dispositif atypique : batterie et guitare installées directement au cœur du public. Une immersion totale, sans barrière entre les musiciens et les spectateurs, qui place l’audience au centre du vortex sonore. Leur musique, entièrement instrumentale, oscille entre math rock, noise et expérimental. Chaque morceau est un enchaînement de ruptures rythmiques millimétrées et de déflagrations sonores, le tout livré avec une énergie contagieuse. Une entrée en matière radicale et vivifiante.
Coilguns, furie en liberté
Place ensuite à Coilguns, qui ont choisi La Vapeur pour une date très particulière : ils ont joué, pour la toute première fois, leur album Odd Love (2024) en intégralité et dans l’ordre des morceaux. Une performance rare, précise, et pourtant pleine d’une intensité brute.
Fidèles à leur réputation scénique sans concession, ils ont livré un show habité. Le chanteur, véritable tornade, n’a pas hésité à descendre dans le public, à confisquer quelques téléphones — non pas pour interdire, mais pour interroger : « Filmer, ce n’est pas grave », dit-il, « mais ça pose des questions ». Une manière de rappeler que le live est un moment à vivre pleinement, sans écran entre nous.
La fin du set fut à l’image du reste du concert : imprévisible et viscérale. Le chanteur a quitté la scène pour traverser la salle, jusqu’à finir allongé sur le comptoir du bar. Et contre toute attente, alors qu’ils ne le font jamais, ils sont revenus pour un deuxième rappel, preuve que la connexion avec le public dijonnais était particulièrement forte ce soir-là.
Un concert inoubliable, entre chaos maîtrisé et sincérité brute. La Vapeur a vibré longtemps après la dernière note.
