Après s’être égarés en chemin, être sortis des sentiers battus, certaines formations aiment à revenir aux fondamentaux. C’est précisément le cas des britanniques de Mumford And Sons avec Rushmere, cinquième effort du désormais trio suite au départ de Winston Marshall en 2021.
Delta, paru en 2018, n’était pas un mauvais album, mais on avait peine à y retrouver le bon son Mumford, ADN du bouillant Marcus et des siens. Guiding Light, morceau aux allures tubesques, sortait du lot, étant la principale satisfaction.
Avec Rushmere (Island Records), ce n’est plus la même chanson pour Mumford And Sons qui renouent, pour notre plus grand plaisir, avec le style country et le banjo ayant fait leur succès d’antan.
On doit le titre de l’album Rushmere à un étang situé sur Wimbledon Common, lieu au combien emblématique et symbolique pour la formation britannique.
Un cinquième album produit par Dave Cobb dont l’éponyme Rushmere fut le premier single dévoilé, marquant le retour aux affaires et en grâce de Mumford And Sons. Un morceau intense où absolument tout y figure: rythme entraînant, voix criarde de Marcus Mumford ainsi que ce bon vieux et sempiternel banjo qui, il faut bien l’avouer, nous avait cruellement manqué toutes les fois où il n’était pas de la partie.
Un retour aux sources qui n’est pas qu’un feu de paille, se confirmant tout au long de l’album. Tant de groupes sont retombés dans leurs travers après un morceau à 100% réussi! Pis même, la plus américaine des formations britanniques se paie le luxe d’enfoncer le clou avec de la bonne folk (Monochrome, Anchor) et quelques petites politesses adressées à Counting Crows ou encore à Bruce Springsteen (Caroline, Truth, Malibu). Il faut croire que Marcus Mumford et ses deux acolytes semblent vouer un véritable culte à la Californie, très présente dans Truth par exemple. Quant au bien américain rural Malibu, ce second single a fait suite à l’éponyme Rushmere.
La country occupe décidément une place prépondérante, le très folk Anchor en laissant s’épanouir une légère touche par le truchement de petits riffs couinants de guitare.
Autre grand temps fort de Rushmere avec la somptueuse ballade Where It Belongs, sentant la folk à pleine oreille à l’image de Monochrome et d’Anchor. Non contente d’être intense, la musique de Mumford And Sons sait aussi se faire caressante et romantique, ce que l’on avait tendance à oublier.
Le 7 mars dernier, à l’Elysée Montmartre, ceux qui assistaient au concert parisien de Mumford And Sons ont pu faire l’expérience de ces nouveaux morceaux dont le groupe britannique leur a fait la primeur, vu que l’album n’était pas encore sorti à l’époque.
Sur Blood On The Page, on notera la présence de Madison Cunningham qui, sans prendre trop de place, accompagne le trio en featuring et fait admirer, essentiellement dans les choeurs, son doux filet de voix.
Avec Rushmere, Mumford And Sons fait aussi bien que Babel en 2012, album qui fut encensé par la critique et révéla Marcus Mumford et les siens aux fans de bonne musique qui touche à l’âme.
Rushmere: le retour gagnant et triomphant de Mumford And Sons!
Notre sélection: Where It Belongs, Rushmere, Anchor, Caroline.
