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Léox / Hors Noir

Il est parfois des chemins détournés pour arriver jusqu’à mes oreilles. Ainsi de Léox, quatuor rennais, qui vient de publier son album Hors Noir en fin d’année dernière.

Je suis un inconditionnel d’un sage musicien du nom de Laurent Rousseau, un poète perdu sur notre planète, un pédagogue hors norme, un être prodigieux de par sa culture et sa façon d’habiter ce monde. Laurent, donc, joue notamment d’une guitare absolument magique, une Kopo Dublin Nude. Si j’y pense, je mettrai une photo de la demoiselle en illustration de cette petite chronique…

Le géniteur de cet instrument que j’ai eu la chance de voir et d’entendre pour de vrai sous les doigts de Laurent, est un luthier atypique, travaillant notamment sur des barrages pré-contraints, ce qui donne à ses instruments une dynamique et un son démentiels.

Il se trouve que Fred « Kopo », puisque c’est de lui qu’il s’agit, officie également dans un groupe. Et ce groupe n’est autre que Léox.

Par curiosité, par affinités aussi avec Laurent Rousseau, j’ai porté une oreille attentive à ce groupe dont je ne connaissais absolument rien. Bien m’en a pris, puisque je suis tombé sous le charme de l’album entier.

Léox, ce sont donc quatre amis de longue date, ayant pour la plupart œuvré dans d’autres combos depuis leur plus jeune âge ; Philippe Léonard à la guitare et au chant, Élie Cardinal à la batterie souvent agrémentée d’un clavier (le gars aime la difficulté on dirait…), Fab Bayard au saxophone, textures et support rythmique, et last but not least, Fred Pons à la basse.

Hors Noir, ce sont 13 titres originaux, dans la droite ligne des plus grands. Sont pêle-mêle convoqués Bashung, Belin, Arno, Christophe ou Arthur Teboul, tant la ligne poétique voire surréaliste est tendue. Les textes, c’est Phil qui les écrit, et quelle écriture… Le rock français, c’est souvent vide de sens, fait de belles formules mais dénuées d’émotions, ou fait de facilités plates. Point de cela avec Léox, je vous le dis. C’est brut, organique, obsédant et lancinant, les mots chevauchant la musique autant la musique appuie les paroles.

Autre point fort de cet album, sa qualité d’enregistrement et de mixage. On sent que globalement, le groupe a mis un point d’honneur à enregistrer dans les conditions d’un live, avec peu de retouches par après. Cela confère un son, une franchise et une intégrité qui s’entend. C’est Franck Martin qui a œuvré à ce que chacun trouve sa place et à l’équilibre remarquable de ces titres.

Et dire qu’il n’aura fallu que deux ou trois jours au groupe pour mettre ces 13 titres dans la boîte ; compréhensible quand il s’agit d’auto-financement et d’auto-production, mais pas forcément confortable.

Enfin, il y a les thèmes abordés : le règne de l’argent et du pétrole (Hors Noir), l’Italie et son cinéma en mode cineccità (Pellicula), la misère et ses conséquences aussi (Pauvres), ou encore l’érotisme à peine voilé (Cordes).

Vraiment de la belle ouvrage… Et sur quelles guitares croyez-vous que Phil joue ? Cela ne devrait pas être trop difficile à trouver !

 

Remerciements à Phil pour le temps qu’il m’a accordé et pour sa gentillesse.

Plus d’infos sur le groupe :

https://leox1.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/leox67

Site de Fred Kopo :

https://www.kopo.fr/

 

 

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