En matière de bon rock, Toulouse n’est pas en reste. URGE, quintet originaire de cette belle ville rose, vient nous le prouver avec Here/After, son album de neuf morceaux sorti ce 15 novembre dernier.
URGE est constitué de membres provenant de diverses formations telles que Plebeian Grandstand, Kid Wise, Bruit Egal, M83 et Orme. Adrien Broué, le chanteur et leader du quintet, est par exemple issu de Plebeian Grandstand.
Le style musical d’URGE navigue entre post punk et cold wave estampillée 80. La voix d’Adrien n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle, tout aussi chaude et grave, d’un certain Dave Gahan. Pour le côté aérien, on citera aussi New Order.
Des influences plus actuelles figurent également au catalogue musical d’URGE dont Spector, Crows, A Place To Bury Strangers ou encore Soft Kill, voire Rendez-vous.
Here/After a été conçu dans le voyage, de Paris à Copenhague en passant bien évidemment par Toulouse, ville d’origine de nos cinq gais lurons.
Un album sombre, anxieux, mais qui n’empêche pas les ondes positives d’affluer en masse lorsque le rythme se réhausse et que la voix d’Adrien, sortant soudainement de sa gravité, se montre capable d’envolées tant perçantes qu’aiguës.
La mise en bouche s’effectue avec l’aérien Of Georgics, de la manière la plus tranquille et détendue qui soit. Le quintet toulousain prend le temps de s’installer musicalement, comme s’il faisait les balances avant une prestation live. Un échauffement en douceur donc, lequel ne demande pourtant qu’à s’accélérer sur les entêtants Surrenders et Convenience, un morceau façonné entre ballade et rythme au son de guitares aussi vibrantes qu’aériennes.
Ombre et sombre sont décidément les maître-mots d’Here/After, parfaitement décrits par In Tenebris. Pas bien entendu le titre d’un roman de ce cher Maxime, mais un morceau où les guitares battent leur plein dans le plus pur style cold wave.
Desolated Augurie, ballade aux intenses lignes de basse, fait office d’intermède lancinant, tel le calme avant la tempête. Justement, cette dernière se matérialise avec Homecoming, corrupted et Stab Another Back, autant de morceaux truffés de moments aussi aériens que survoltés. Des lignes de basse aux guitares résonnantes, le décor est très vite planté. Stab Another Back et Corrupted font bouger les lignes, quelque part entre les britanniques de Crows et nos petits frenchys d’Amiens Structures.
L’éponyme Here/After et ses 8 minutes 43 nous gratifient d’une fin en apothéose, pour ne pas dire épique et dantesque. Là, c’est le côté sombre qui parle avec, en fil rouge, d’authentiques relents de Dave Gahan/Depeche Mode. Terminer l’album par le morceau le plus long, une idée bien pensée à laquelle de nombreux groupes et artistes se plaisent à mettre en pratique.
Avec Here/After, URGE a véritablement mis la barre au plus haut. Adrien Broué et les siens, en l’espace de neuf morceaux, ont sorti l’artillerie lourde en offrant aux afficionados de cold wave que nous sommes un album de qualité. Les nostalgiques de Depeche Mode, New Order et autres The Cure y trouveront sans nul doute leur compte.
Dans cette bonne ville rose comme ailleurs, les formations françaises ont belle allure et un incroyable potentiel à faire valoir.
Here/After: découvrir et écouter cet album en profondeur urge vraiment!
Morceaux choisis: Corrupted, Surrenders, Desolated Augurie, Stab Another Back.