Faisons connaissance avec un trio repérage dont les débuts remontent pourtant à 2022. Thus Love, c’est son nom, est originaire de Brattleboro (Vermont) et est déjà l’auteur d’un EP Repetitioner et d’un premier LP Memorial, tous deux parus donc en 2022.
Ce génial trio américain a été créé en 2019, constitué d’Echo Mars (chant et guitare), Ally Juleen (basse) et de Louie Racine (batterie).
Le second LP de Thus Love baptisé All Pleasure vient tout juste de sortir, composé de 10 morceaux.
All Pleasure, titre éponyme du morceau phare de l’album aux solos dantesques de guitare et d’une durée totale de 4 minutes 53, sans oublier la déchirante autant qu’émouvante voix d’Echo Mars. All Pleasure: un hymne rock tubesque par le biais duquel Thus Love s’est imposé à nous, pénétrant dans nos esprits par la plus grande porte.
All Pleasure, bien qu’ayant donné son titre à cet album, n’en constitue pour autant pas la substantifique moelle. Thus Love peut en effet s’enorgueillir d’un vaste répertoire d’influences, lequel s’étend de Mad Foxes à Bigger/Kevin Twomey en passant par The Kooks ou encore Structures pour le jeu de guitares.
Avec le morceau inaugural On The Floor, le trio du Vermont s’évertue déjà à aiguiser nos apétits, à nous plonger dans l’ambiance post-punk qui nous attend sur les explosifs Birthday Song, Get Stable et Lost In Translation. L’adrénaline est montée en flèche, Thus Love nous gratifiant d’un post-punk à couper le souffle, un peu à la manière de nos chers nantais de Mad Foxes au meilleur de leur forme, sur Crystal Glass notamment. Pour le trio américain, le morceau qui s’en rapproche le plus est ce sulfureux Get Stable où Echo Mars, d’un coup d’un seul, nous sort de derrière les fagots de véritables envolées vocales qui, très précisément, ne sont pas sans nous rappeler Crystal Glass de Mad Foxes.
Lost In Translation, Show Me Patience et House On A Hill, quoique moins urgents dans leur conception, ne sont pas pour autant dépourvus de relief et ont une kyrielle d’arguments à faire valoir à savoir, entre autres, de délicieuses lignes de basse et un riffing de gratte à tomber par terre. Lost In Translation peut d’ailleurs s’en attribuer la palme d’or, entre new wave et gros rock.
Le versant plus soft de Thus Love, quant à lui, rejoint davantage The Kooks et Bigger/Kevin Twomey, notamment sur la ballade piano/voix Face To Face et la plus orchestrée Bread For Blood où quelques accents des Strokes se font entendre. Une polyvalence musicale attestant de la capacité du trio du Vermont à surfer sur tous les terrains, de la même manière qu’un coureur cycliste à l’aise dans toutes les disciplines.
Ce second LP de Thus Love s’achève avec Losing A Friend, de la même durée qu’All Pleasure (4 minutes 53) mais bien plus musclé et plus rock.
Indéniablement, en cette fin d’année, il ne fait aucun doute qu’il faudra compter avec Thus Love et cet album All Pleasure. Pour les uns, le trio de Brattleboro apparaît comme la confirmation d’un talent brut de décoffrage dans la continuité de Memorial, pour les autres une révélation qu’il faudra surveiller, dans les années à venir, comme le lait sur le feu car, All Pleasure en est témoin, Echo Mars et sa petite clique pourraient bien encore nous surprendre!
All Pleasure, quand Thus Love fait des étincelles et se révèle aux oreilles curieuses!
Morceaux choisis: Get Stable, Lost In Translation, All Pleasure, House On A Hill.