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The Linda Lindas, No Obligation

Crédit Photo : Jessie Cowan

Pondre du bon rock et fréquenter encore le milieu scolaire peut aller de pair, preuve en est avec nos quatre gazelles californiennes de The Linda Lindas. Hautes comme quatre pommes à l’époque de leur album Growing Up en 2022, les nanas rockeuses ont aujourd’hui entre 14 et 20 ans et, en outre, ont pris de la mâturité musicale. Mâturité dans le sens où le rock du quatuor a gagné en épaisseur, en électricité et s’est davantage musclé.
On se souvient tous, il y a trois-quatre ans, des quelques bombes tubesques envoyées par The Linda Lindas comme Talking To Myself et surtout l’entêtant No Plue que les radios estampillées rock alternatif ont beaucoup tourné. Des morceaux certes bien efficaces mais qui, malgré tout, nous faisaient classer The Linda Lindas dans la catégorie rock pour minettes prépubères, plus proche même de la pop. En 2024, le quatuor californien a donc évolué musicalement, faisant encore plus parler les bonnes grattes.

No Obligation, deuxième album des quatre nanas, vient de paraître via Epitaph Records et assurément Mila (batterie), Lucia (guitare) et leur deux comparses y ont mis du coeur à l’ouvrage.
Un album composé de pas moins de douze morceaux d’une intensité peu commune à de jeunes baby rockeuses et encore, depuis Growing Up, les quatre filles dans le vent ont grandi et pris de l’âge.

Derrière No Obligation, on notera la présence marquante du mixeur et ingé son Carlos De La Garza qui n’est autre que le propre père de Mila et de Lucia. De La Garza, pour le présenter, a notamment officié pour Best Coast, Wolf Alice ou encore M83. C’est dire si le beau Carlos a eu, sous sa coupe, du sacré beau monde. Désormais, comme le boulot s’effectue en famille, c’est The Linda Lindas qui profite de l’expérience de papa et autant dire que ça porte ses fruits! Il n’y a qu’à entendre des pépites rock telles que le sulfureux Resolution/Revolution, Nothing Would Change ou encore le trépidant No Obligation pour s’apercevoir que le quatuor californien est revenu sur le devant de la scène rock avec les crocs, l’envie d’en découdre. Chez les Linda, avec ce second album, on ne badine pas et ne met pas les deux pieds dans le même sabot! Efficacité, gros riffs de guitare et fraîcheur vivifiante autant que réconfortante sont au rendez-vous. Foo Fighters, Green Day et autres Starcrawler n’ont qu’à bien se tenir car The Linda Lindas, bien que constitué de teenagers, pourrait bien bousculer la hiérarchie et plus rapidement qu’on ne le pense!
All In My Head, Too Many Things ou Lose Yourself sont autant de morceaux qui démontrent le potentiel acquis par The Linda Lindas avec No Obligation. Le quatuor divise son rock entre influences garage-punk (No Obligation, Excuse Me) et rock made in 90’s (Cartographers, Nothing Would Change, Resolution/Revolution) n’hésitant pas, de temps à autres, à élever et intensifier le rythme comme le gaz, ce qui se ressent sur Once Upon A Time et Don’t Think. Peu importe le rythme et le rock, les quatre baby rockeuses ne lésinent pas sur les riffs grondants et retentissants, envoyant du lourd sur chaque morceau, y compris la seule compo interprétée en espagnol eu égard aux origines hispaniques de Lucia et de Mila. Yo Me Estreso voit l’apparition, en featuring, de Weird Al Yankovic. Pas le morceau le plus attrayant de cet album, mais qui a au moins le mérite de remplir la tâche qu’on lui insigne, de faire le job.

Qui aurait imaginer, à l’époque de No Plue et de Talking To Myself, voir The Linda Lindas faire pratiquement jeu égal avec Green Day, Weezer et Foo Fighters notamment! Un brusque changement de braquet musical qui prouve par A plus B que, dans le rock d’aujourd’hui, rien n’est impossible et The Linda Lindas, tout aussi bien que d’autres formations plus chevronnées, viennent en apporter la confirmation.
Sur No Obligation, le quatuor baigne également dans le rock californien ambiance surf, notamment dans les très soft All In My Head, Cartographers et Yo Me Estreso en espagnol. Eh oui, les quatre rockeuses de diamant (ou plutôt d’or) possèdent, force est de le constater, plus d’une corde à leur arc.

Avec No Obligation, The Linda Lindas signent leur opus le plus californien dans la couleur et le plus électrique dans la musique. Mila, Lucia et leurs acolytes ont musclé leur rock de façon magistrale, No Obligation dépassant son prédécesseur Growing Up d’une forte tête. Comment alors, à l’écoute des douze morceaux de cet album, ne pas s’enflammer d’enthousiasme pour ce génial quatuor féminin qui grouille, indéniablement, d’énergie rock et d’ondes positives.

No Obligation: pas obligatoire d’adhérer à The Linda Lindas, mais au moins jeter l’oreille sur cet album au rock énergique, communicatif et solaire!

Morceaux choisis: Resolution/Revolution, All In My Head, Nothing Would Change, Once Upon A Time.

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