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Jake Bugg, A Modern Day Distraction

On le croyait perdu pour la bonne musique, fort heureusement il n’en est rien! On a retrouvé le Jake Bugg d’antan et lui-même, semble-t-il, s’est également retrouvé.
Après tant d’années d’errance musicale passées à se chercher, le britannique a choisi le retour aux fondamentaux, à savoir au son rétro 60/70’s qui fit le succès de ses débuts et nous apporta des tubes tels que Two Fingers, Lightning Ball et Broken entre autres. L’album éponyme Jake Bugg en 2012 et Shangri-La en 2013 furent, il est vrai, de grandes réussites, révélant le jeune songwriter britannique à nos oreilles. À l’époque, ce Mozart de la pop british n’était âgé que de vingt ans.


Douze ans et cinq albums plus tard, Jake a bien évidemment pris de l’âge autant que de la bouteille et semble avoir, manifestement, tiré les leçons du passé. Inconsciemment ou non, le britannique a décidé de ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Sans se presser, le tubesque et dynamique Zombieland est arrivé, amorçant notre réconciliation avec Jake Bugg. Celle-ci serait-elle passagère ou durable dans le temps? Autant de questions que ce formidable single Zombieland nous amenait à nous poser. La réponse ne s’est pas fait attendre bien longtemps, puisqu’All Kinds Of People et l’étincelant Keep On Moving ont coup sur coup débarqué, fabriqués tous deux du même bois que Zombieland. Du Jake Bugg tel qu’on aurait toujours dû l’entendre, rétro cuit à point et comme on l’aime.
Enfin, le sixième album intitulé A Modern Day Distraction (Sony Music) s’est matérialisé. Attendu dans un premier temps pour le 20 septembre, sa sortie a été repoussée de deux semaines mais, eu égard à sa quantité (douze morceaux) comme à sa qualité, quelle importance! Cela valait vraiment le coup de patienter!
Le 20 octobre dernier, à défaut de l’album, I Wrote The Book s’est greffé à la liste des singles, ceux-ci se chiffrant au nombre de quatre. Avec ce petit lot de consolation, on pouvait bien encore patienter un peu.
I Wrote The Book est à mi-chemin entre la ballade et le morceau rythmé, restant de surcroît dans la tête, de ces chansons fédératrices qu’on ne se lassera jamais de fredonner en collectivité ou seul sous sa douche.

Avec A Modern Day Distraction, Jake Bugg nous fait littéralement revivre ses grandes heures de la décennie 2010, nous offrant en un même album son cortège de standards cadencés pop/rock et d’émouvantes ballades. Ainsi, le sémillant Waiting For The World côtoye le châtoyant Never Said Goodbye estampillé Oasis/Noel Gallagher, tandisque le percutant Keep On Moving cohabite sans vergogne aucune avec le langoureux Beyond The Horizon. Une ballade gorgée d’émotion qui nous renvoie sans hésitation au fabuleux Broken des débuts de Jake.

Ce sixième effort du britannique ne souffre, du début à la fin, d’aucune fausse note et rien n’est à mettre au panier, y compris Instant Satisfaction et I Wrote The Book qui, pourtant, ne présentent rien de très transcendant en matière d’émotions fortes. Des morceaux qui se laissent écouter, mais sans que l’on se tape la tête contre les murs pour autant.

Les grands temps forts d’A Modern Day Distraction résident dans les excellents Waiting For The World, Keep On Moving ou encore, dans un registre plus planant, Never Said Goodbye, All That I Needed Was You et Still Got Time, sans oublier Got To Let You Go. Une large palette de styles qui dénote, chez Jake Bugg, une polyvalence musicale à toute épreuve. À l’instar de ses débuts, le britannique montre qu’il est à l’aise partout, qu’un album de Jake sans ballades et cadences n’est pas une bonne galette.

Jake Bugg, tout au long de sa carrière, a toujours su tracer sa propre route sans se préoccuper des autres groupes ou artistes mais, sur A Modern Day Distraction, quelques clins d’oeil sont musicalement adressés à Oasis et Noel Gallagher (Never Said Goodbye, Still Got Time) et à Bob Dylan dans All That I Needed Was You. Que l’on se rassure cependant, Jake Bugg ne donne pas encore dans le plagiat.

C’est à Zombieland qu’il incombe la charge d’être la piste inaugurale d’A Modern Day Distraction en plus d’avoir été le premier single dévoilé. Un démarrage en trombe donc pour un sixième album de haut standing. Zombieland premier de cordée auquel All Kinds Of People, Waiting For The World ou encore I Wrote The Book emboîtent superbement le pas avant de voir entrer dans la danse, bien affûtés, des morceaux tels qu’Instant Satisfaction, Never Said Goodbye ou bien entendu Keep On Moving. Dès lors, on n’a qu’une seule envie: accompagner Jake en choeurs sur ces douze pièces de qualité, ces paroles qui entrent aussitôt dans nos têtes la première écoute passée. Jake Bugg peut ainsi être fier de lui et se reposer avec, à l’esprit, le sentiment du devoir accompli.

Avec A Modern Day Distraction, Jake Bugg a tout fait pour reconquérir son publique, tellement frustré par les derniers albums du britannique. La traversée du désert semble derrière lui désormais, ne reste plus qu’à espérer qu’elle ne revienne pas le hanter! Il n’appartient qu’à Jake lui-même de maintenir le cap, de surfer sur cette bonne dynamique pour qu’A Modern Day Distraction ne soit pas qu’un feu de paille!

A Modern Day Distraction: l’opération e réhabilitation musicale de Jake Bugg!

Morceaux choisis: Waiting For The World, Never Said Goodbye, Keep On Moving, Beyond The Horizon.

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