Après cinq longues années de silence, Bon Iver, le projet de Justin Vernon, fait son retour avec un nouvel EP intitulé SABLE, sorti le 20 septembre 2024. Ce triptyque de chansons, aussi intime qu’intense, offre une plongée dans les pensées profondes de l’artiste. Si vous vous attendiez à des morceaux riches en sons électroniques ou à des envolées orchestrales, préparez-vous à une surprise. SABLE se recentre sur l’essentiel : la voix de Vernon, sa guitare, et une dose considérable d’émotions sincères.
Loin des paysages sonores complexes qui ont fait la renommée de Bon Iver, SABLE marque un retour aux bases : voix et guitare sont au cœur de ces trois morceaux, offrant un espace dépouillé où Vernon peut libérer ses angoisses et sa culpabilité. Le premier titre, S P E Y S I D E, frappe d’emblée avec une confession poignante : « Je sais maintenant que je ne peux pas faire le bien, comme j’aurais aimé pouvoir. » Vernon s’y excuse auprès de proches qu’il a blessés, exposant sans détour la violence de ses propres erreurs.
Ce n’est pas simplement un disque, c’est une catharsis. Écrit entre 2020 et 2023, l’EP est imprégné des réflexions de Vernon sur la pression, l’obscurité, et les batailles intérieures auxquelles il a fait face. L’enregistrement s’est déroulé dans son studio du Wisconsin, mais l’inspiration est venue de lieux aussi divers que Key West et les îles de Minneapolis, reflétant le désir de s’échapper et de trouver un équilibre.
Aux côtés de Justin Vernon, on retrouve Jim-E Stack à la production et Rob Moose à l’alto sur S P E Y S I D E, ajoutant une touche de délicatesse à cet EP déjà empreint de fragilité. Ce n’est pas un hasard si les paroles de SABLE évoquent des thèmes de culpabilité et de conflits non résolus : c’est le reflet direct d’une période de remise en question pour l’artiste.
Avec SABLE, Vernon nous invite dans un espace où la musique devient thérapeutique, où la douleur devient mot et mélodie, et où les histoires laissées en suspens trouvent enfin une forme d’expression. Bon Iver nous rappelle qu’au-delà des sons, il y a les silences, et que parfois, il faut cinq ans pour que ces silences parlent enfin.
