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Jack White, No Name

Crédit Photo: Scott Legato

On savait déjà Jack White fantasque, mais pas à un tel point. Quand on vous aura tout dit, vous n’en serez pas étonné le moins du monde!
Du publique aux propres membres de son label, l’ami Jack a pris tout le monde de cours en sortant, dans le plus grand secret, un sixième opus solo baptisé No Name, un peu comme s’il n’avait pas de véritable titre.
Le 19 juillet dernier pourtant, les clients des trois magasins Third Man de Detroit, Nashville et Londres se voyaient remettre, en supplément de leurs achats, un disque où était uniquement inscrit « No Name », sans nom d’interprète ni rien d’autre. Les acheteurs n’avaient donc plus qu’à écouter le disque pour que le voile soit enfin levé, tout suspense enfoui.

No Name, sixième album solo de l’ancien membre du tandem White Stripes, a vu le jour de façon officielle le 2 août dernier, à l’heure où le monde de la musique prenait de belles vacances bien méritées. Un album certes arrivé par surprise, mais qui vaut réellement le détour. Tout d’abord, parce qu’il est celui qui se rapproche le plus de ce que proposaient les White Stripes durant toute la carrière de ce duo et jusqu’à sa séparation en 2011. Ensuite, parce que Jack y retrouve toute sa fougue et sa morgue d’antan, fustigeant notamment les politiques à grands renforts de mots acerbes ainsi que de rock énergique estampillé White Stripes, voire des débuts de Jack en solo.
Bien que produisant ses propres compos, Jack White a convié les principaux membres de sa garde rapprochée parmi lesquels figurent Patrick Keeler, batteur des Raconteurs, le bassiste Dominic David et surtout sa propre famille, à savoir la chanteuse de Black Belles Olivia Jean qui n’est autre que sa femme, ainsi que sa fille Scarlett que l’on entend, à la basse, sur le morceau Underground.

Du bon, de l’excellent Jack White lequel, pour son retour surprise, a véritablement gâté son publique avec 13 morceaux tous aussi intenses les uns que les autres, de haute volée.
C’est avec le bien bluesy Old Scratch Blues que ce brave Jack attaque pieds au plancher, déjà soucieux de montrer qu’en dépit d’un piètre Fear Of The Dawn en 2022 il n’a pas perdu la main. Confirmation immédiatement faite sur l’explosif Bless Yourself digne, par ses riffs de guitare, du monstrueux Sixteen Salt In de 2012. Déjà à l’époque, l’homme de Detroit était emputé de sa moitié Meg Stripes.
Se profile ensuite le tout aussi percutant That’s How I’m Feeling d’ailleurs paru en single. Jack est parti pour faire durer le plaisir, au meilleur de sa forme et lancé dans un récital endiablé dont personne ne semble connaître la fin. Jack envoie du bois à la puissance mille, se lâche littéralement tel un beau diable en mal d’affection et de reconnaissance. La phrase est toute trouvée, Mr. White renaît de ses cendres, mais sans vraiment se prendre pour le phénix, mais juste un simple musicien heureux de revenir aux affaires pressantes et force est de constater que le doute n’est plus permis, le grognard de Detroit y revient tout de go!
It’s Rough On Rats (If You’re Asking) semble calmer quelque peu le gaz, changeant de rythme, mais l’intensité ne faiblit pas pour autant: Jack tient encore la baraque et les guitares crachent toujours beau faire. Pour être une surprise, No Name en est une et bonne de surcroît!
Les cadences effrénées reprennent leurs droits dans les sulfureux Archbishop Harold Holmes et Bombing Out qui, à l’image de Bless Yourself ou Old Scratch Blues, ne sont pas sans rappeler les grandes heures des White Stripes et des prémices de Jack en solo. Ça valdingue dans tous les coins, ça éructe des diatribes à qui voudra les entendre (politiques, à bon entendeurs salut)!
What’s The Rumpus et Underground se veulent plus soft, Jack ayant semble-t-il décidé de relâcher la pression et ainsi s’offrir un petit brin de repos, pour le gros rock bien engagé s’entend. Underground, une ballade gorgée de soleil et aux intonations bluesies sur laquelle apparaît donc Scarlett, fille de Jack White, à la basse.
Nouveau feu d’artifice en perspective mais pas encore de bouquet final! Tonight (Was A Long Time Ago), Morning At Midnight et Missionary se mettent en devoir de relancer Jack White dans l’arène du rythme entraînant, du rock pur et dur qui déchire sa race!
Number One With A Bullet et surtout la longue ballade Terminal Archenemy Endling (4 minutes 2) viennent prouver, s’il en était besoin, que Jack White sait aussi faire de la musique bien posée. Number One With A Bullet et Terminal Archenemy Endling nous rapprochent davantage du côté Raconteurs, Patrick Keeler pourra mieux que personne en témoigner et pour cause, il est le batteur de la formation.

N’ayons pas peur des mots No Name, du haut de ses 13 morceaux pleins et intenses, est le chef-d’oeuvre de Jack White par excellence. Il n’y manque absolument rien, tout y est: bonnes grattes qui pètent, morgue de Jack, sans oublier un indéniable bonheur de distiller de la bonne zik. Les albums alliant quantité et qualité se comptent sur les doigts d’une main, No Name en fait partie.

No Name: l’OVNI rock que personne n’avait vu venir!

Morceaux choisis: Old Scratch Blues, It’s Rough On Rats (If You’re Asking), What’s The Rumpus, Bless Yourself, Underground.

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