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Humanist, On The Edge Of A Lost And Lonely World

Crédit Photo: Katja Mayer

Revoilà le britannique Rob Marshall et son projet Humanist, quatre ans après leur premier album éponyme. Humanist fait appel, pour rappel, à une profusion d’artistes évoluant en solo ou au sein d’une formation.
Le 26 juillet dernier, chez Bella Union, Humanist a remis le couvert avec une nouvelle galette intitulée On The Edge Of A Lost And Lonely World. Cela remonte déjà loin, nous en convenons, mais nous ne pouvions passer sous silence un tel album (inutile de revenir sur cette absurdité de sortir des albums en plein été).

Exit le regretté Mark Lanegan qui apparaissait sur bon nombre de morceaux de l’album Humanist de 2020, Rob Marshall a fait appel à de nouvelles voix pour ce second opus. On note, entre autres, les apparitions d’Ed Harcourt dont l’album solo El Magnifico est paru en mars dernier, de l’écossaise Isobel Campbell, de James Cox de la formation Crows ou encore de James Allan. Dave Gahan et le new-yorkais Carl Hancock Rux, quant à eux, figuraient déjà au listing de la première livraison (Dave Gahan sur Shock Collar et Carl Hancock Rux sur Ring Of Truth).

Si Humanist se voulait à dominante rock, On The Edge Of A Lost And Lonely World tire davantage vers le côté new wave et se divise entre clair et obscur.
Les ballades se taillent la part du lion, offrant toutes de magnifiques ambiances aériennes et psychédéliques, pour ne pas dire sombres.
Ed Harcourt, qui prête sa voix à deux morceaux, fait étalage d’une virtuosité sans pareil dans le sublime The Immortal, tandisque James Cox conserve une posture punk avec This Holding Pattern qui ne saurait dépayser le leader de Crows.
Que dire de l’excellent Born To Be, aérien et envoûtant, faisant apparaître la voix de Peter Hayes ou du non moins fabuleux Brother avec Dave Gahan qui a donc retenté l’aventure Humanist. Bien en a pris au leader de Depeche Mode car Brother est le single dévoilé en préambule de ce second album.
Citons aussi The Beginning qui, comme son titre l’indique, ouvre ce nouvel opus d’Humanist. The Beginning où l’on croirait entendre, dans le chant de Carl Hancock Rux, la voix d’un certain Noel Gallagher.
Le chapitre dédié à ces langoureuses ballades serait incomplet sans évoquer le sombre Love You More en featuring avec Isobel Campbell, l’émouvant Too Many Rivals avec la cristalline voix de Tim Smith et l’étourdissant Dark Side Of Your Window sur lequel s’entend la voix de James Allan. Autant de morceaux qui, au son de guitares aériennes et de doux claviers, nous transportent dans un ailleurs d’où l’on ne semble jamais pouvoir revenir et cela sans parler des voix bien audibles sur chacun d’eux.

On The Edge Of A Lost And Lonely World n’est pas uniquement conçu de ballades, ce second album d’Humanist fait également ressortir un côté New Order/The Cure qui saute notamment aux oreilles sur l’entraînant Happy où Ed Harcourt prend pour la seconde fois le micro. L’interprète de Strange Beauty s’essaie et s’adapte formidablement à un style musical qui, jusqu’alors, lui était quelque peu inconnu. The Immortal, en revanche, se prête plus à sa zone de prédilection, à savoir la ballade pop. De pop, il en est justement question dans Keep Me Safe, autre morceau dynamique de cet album, vocalisé par Rachel Fannan.

La plus grande participation revient à Madman Butterfly qui marque de son empreinte pas moins de trois morceaux, tout bonnement les trois derniers de cet album. Il s’agit des instrumentaux Lonely Night, The Presence Of A Man, morceau long de 7 minutes 5. Belle manière, à l’image de The Beginning qui entame les hostilités, de conclure cet album.

On The Edge Of A Lost And Lonely World, bien que recélant de multiples plages obscures, se garde néanmoins une légère part de luminosité comme le démontrent notamment Happy avec Ed Harcourt, Brother vocalisé par Dave Gahan ou même This Holding Pattern qui voit l’apparition de James Cox à l’organe vocal surpuissant.
Une ambiance sombre et sépulcrale prédominante mais qui, pour autant, ne fait pas d’On The Edge Of A Lost And Lonely World un mauvais album. Bien au contraire, on baigne pleinement dans l’émotion, laquelle nous est offerte par ces guitares aériennes et ces voix cadrant si bien avec le décor, d’Ed Harcourt à Isobel Campbell en passant par James Cox ou encore James Allan.
Conquis et subjugués par ce nouvel album d’Humanist, il ne sera pas excessif de dire que nous le sommes! Rob Marshall, père de ce génial projet, ne s’est pas trompé en invitant au chant de tels artistes, tous sans exception correspondant au morceau leur étant assigné. Encore bien meilleur que l’éponyme Humanist de 2020, On The Edge Of A Lost And Lonely World est le grand tour de force, disons même le grand coup de maître de Rob Marshall!

On The Edge Of A Lost And Lonely World: le mode d’emploi adéquat pour faire cohabiter obscurité et luminosité!

Morceaux choisis: The Immortal (fea. Ed Harcourt), Born To Be (feat. Peter Hayes), Brother (feat. Dave Gahan), This Holding Pattern (feat. James Cox), Happy (feat. Ed Harcourt).

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