Les Suédois de Blues Pills nous reviennent avec leur nouvel album baptisé Birthday. Un titre qui, comme on le verra par la suite, revêt une signification particulière. Blues Pills, ce sont évidemment des musiciens, mais c’est aussi et surtout la chanteuse Elin Larsson, un personnage haut en couleur, pour ne pas dire charismatique. D’aucuns se plaisent à comparer Elin à une certaine Beth Ditto, notamment par son côté féministe affirmé, ne laissant absolument passer aucun manque de respect de la part de la gente masculine. En voici d’ailleurs un exemple récent lorsque, lors d’une soirée de tournée à Mexico, Elin fut abordée par un serveur impertinent et aux méthodes peu catholiques. Disons les choses comme elles sont, ce crétin lui faisait des avances. Ce fameux soir, il se trouvait que la chanteuse suédoise fêtait précisément son anniversaire, d’où le titre de ce nouvel album. Don’t You Love It, l’un des extraits, évoque ce déplaisant moment durant lequel Elin Larsson a vu rouge et ainsi décidé de coucher son ressentiment sur le papier. Un nouvel effort sur lequel la formation suédoise apparaît plus en verve que jamais, enchaînant rythmes et riffs de guitares à vive allure. Dès l’entame, on en a un bel aperçu avec l’éponyme Birthday, directement suivi du symbolique Don’t You Love It. Des paroles critiques et lourdes de sens mais, sur le plan musical, Elin et sa bande mettent littéralement le feu aux poudres. Dans le rythme entraînant, des airs de Gossip, tout comme dans la voix d’Elin, même si les intonations d’Alison Mosshart ne sont guère lointaines. Piggyback Ride et Holding Me Back, musclés par excellence, sont des morceaux que Gossip et Beth Ditto auraient très bien pu interpréter, ne reniant nullement ce côté rentre-dedans. Outre les morceaux bien remuants et rock, Birthday fait aussi la part belle aux ballades telles que Top Of The Sky, Like A Drug, Somebody Better ou encore I Don’t Wanna Get Back On That Horse Again, cette dernière jouée en majeure partie au piano. On n’imaginait pas Blues Pills aussi à l’aise dans le romantisme musical, encore un aspect insoupçonné de ces chers suédois qui, depuis leurs débuts, ont habitué au blues pur et dur, aux guitares plaintives autant que rocailleuses. C’est dans la ballade que le côté The Kills se laisse plus facilement voir, surtout dans le bluesy Shadows et plus encore I Don’t Wanna Get Back On That Horse Again. En dépit des apparences et des quelques mésaventures subies par Elin Larsson, Birthday tente de montrer Blues Pills sous un visage lumineux et radieux, musicalement accessible. Force est de constater que, d’après des morceaux de la trempe de Birthday, Piggyback Ride et Don’t You Love It, les Suédois y parviennent sans aucun mal. Avec Birthday, Blues Pills signent leur album le plus contrasté, entre éclaircies musicales et paroles complexes. Le tout additionné en fait résulter un album positif, formidablement taillé pour cette fin d’été. Birthday de Blues Pills: de l’ombre à la lumière, un seul pas à franchir! Morceaux choisis: PiggyBack Ride, Somebody Better, Birthday, I Don’t Wanna Get Back On That Horse Again.
