2024, une édition inoubliable ! Festival parmi les plus emblématiques de France, Les Eurocks édition 2024 ont une fois de plus illuminé la scène musicale, tel le feu d’artifice dans la nuit étoilée du dernier jour, avec sa programmation éclectique et ses performances mémorables.
En effet, du 4 au 7 juillet 2024, le festival a attiré des milliers de festivaliers à Belfort, offrant une expérience musicale inoubliable, malgré les caprices de la météo (on parle de la pluie? pas celle du jeudi, mais de samedi!?). Entre, ces trombes d’eau bien généreuses, ce sont surtout les averses sonores que nous retiendrons.
J1 – Jeudi 4 juillet : échauffement sous la pluie
Démarrant sur les chapeaux de roue, cette première journée des Eurockéennes s’est pensée comme un tableau impressionniste avec son ciel partagé entre soleil et pluie, … mais cela n’a pas découragé les festivaliers. Dès les premières notes de musique, une foule enthousiaste, prête à vibrer au rythme des performances a rejoint les différentes scènes. Et ce furent les Lambrini Girls qui reçurent la première vague de public avec leur prestation débridée assurant les premiers pogos du festival. Quarante-cinq minutes plus tard, ce fut le tour d’Oumou Sangaré, la diva malienne, d’apporter une touche d’ailleurs avec sa musique traditionnelle. Sa voix envoûtante a transporté le public par delà la Méditerranée, petit instant de pure magie éveillée.
A la même heure, il fallait choisir entre le très décalé Pierre-Hugues José et Julien Granel: le premier évoluant sur la Loggia, maillot du FCSM sur le torse, le second sous le Chapiteau avec le fier jersey du festival réalisé pour cette année. Hip hop local contre électro pop irisée, chacun choisira son camp!
20h. 20h fut l’heure de recroiser la doublette de Royal Blood. Les aficionados du festival se souviennent forcément de leurs passages en 2015 et 2017 et depuis la formation est devenue une vraie machine de guerre, écumant davantage les grosses salles que les clubs avec leurs riffs lourds mais désormais emplis de claviers et de touches electro. Les hits sont assénés avec puissance sous une pluie refait son apparition après un début de semaine déjà très arrosé, rendant la fin du show un tantinet épique.
L’enchainement proposé tient de l’écartèlement: Classic rock sous le Chapiteau avec Chrissie Hynde, valeur sure affichant tout de même 72 printemps et Nathalie Froelich, artiste au set frontal, mêlant electro et hip hop, plein de fraîcheur, voire de froidure sous cette pluie désormais bien installée sur le Malsaucy.
Le temps de manger un bout, on repart direction la Plage, quasi déserte (c’est vrai que Big Flo et Oui se sont emparé de la Grande Scène), afin de découvrir Romy seule en scène. On se souvient de l’élégant concert parmi the XX en 2010, aujourd’hui tout autre genre: son tandem est aux machines, Romy a abandonné sa 6-cordes pour le chant et les bidouillages sur des claviers et autres pads. C’est plutôt plaisant, dansant surtout.
En total rupture avec le concert suivant, Horskh. Ce soir, l’émergente formation locale s’offre comme une transition idéale avant la grand-messe de The Prodigy: les gros sons industriels déversés sur la Loggia et les saturations à tout-va permettent de se préparer à la suite. Et c’est finalement à l’heure dite, soit minuit et 30 minutes, que l’armada de Braintree débarque afin de boucler cette première journée. L’énergie déployée est explosive, tel un volcan en éruption. Le show est sur scène, il faut chaud et moite dans le public agglutiné aux abords du pit. Les classiques Firestarter et Breathe font danser la foule, créant une ambiance électrique renforcée par les jeux de lumière et les visuels psychédéliques. Fin du premier acte, il en reste encore 3!
J2 – Vendredi 5 juillet : première journée sold out sous le soleil…
Tout est dit dans le titre! Plus sérieusement, s’il fallait choisir – on le sait, choisir c’est renoncer…, le vendredi de cette édition 2024 serait peut être la journée mémorable. Affichant complet, le soleil brillait et l’excitation palpable dans l’air en cette entame de weekend, tout était réuni autour d’une programmation pensée pour beaucoup comme une promesse de bonheur… soyons clairs, les artistes annoncés ont tenu leur rang!
Après une entrée longuette sur le site, on se rue direction la Plage. Là est en train de se conclure le concert de Dirty Deep; visiblement la formation alsacienne a su plaire s avec son style typiquement issu du bayou.
S’en suit un large créneau hip hip: Kaaris sur la Grande Scène présentant son projet Or noir, Shay chevauchant une grosse cylindrée sous le Chapitre, de nouveau coté Grande Scène, Gazo et un gros jeu pyrotechnique … On en oublierait presque que Slift doit pointer sur la Loggia en fin d’aprèm. Grosse grosse performance du trio toulousain qui face à un soleil déclinant mais puissant à offert un set psyché à souhait et survitaminé.
Pour la touche soul, funky, groovy il ne fallait sous aucun prétexte rater la venue de Black Pumas. Le Chapiteau débordant de tous côtés a été un lieu de communion retentissant en ce début de soirée. Les titres de Chroniques Of a diamond faisant mouche, il n’était pas simple de quitter les lieux au terme de cette magnifique performance.
Mais, 22h tapantes, le charismatique Lenny Kravitz entre en scène sous des applaudissements nourris, bien décidé à faire vibrer le public au sons de titres groovy. Enchainement facilité, finalement. Are You Gonna Go My Way et autres tubes planétaires ont enflammé la foule, créant une atmosphère de fête où chaque note était une étincelle de joie. Le sublime séxagénaire profitant du moment s’est même fendu d’un jam au coeur de son set. Instant délicat en plein festival pour certains, en suspens pour d’autres.
On profite d’un temps de relâche pour aller grignoter et osciller entre le Chapiteau et la Loggia. Deux salles, deux ambiances: si la première scène couverte accueille à nouveau des musiques urbaines avec Blain Fayah, l’electro, débridée costumée (les tartans sont de sortis) est déservée sans retenu par Lynks.
Dernière grosse sensation de la soirée, le retour des punk de Dropkick Murphys.
Chants collectifs, pogos permanents, bières volant dans le public… l’ambiance est à son comble, comme une grande vague humaine déferlant depuis les hauteurs de colline surplombant le lieu… Et dire que l’on remet ça demain!
J3-Samedi 6 juillet : et voilà la pluie, la vraie !
24 ans d’Eurocks, beaucoup de pluies, de fringues détrempées mais là, du très haut niveau.
Tôt dans la matinée, on entend déjà les trombes s’abattre sur le Territoire. PAs de quoi effrayé un festivalier de longue date certes, mais une réflexion s’imposait: les vêtements initialement prévus allaient-ils faire l’affaire? …
Bref, direction un magasin de jardinage. Arrivés sur place, visiblement beaucoup de jardiniers, pardon de festivaliers s’étaient donnés rendez-vous. Ben oui, les magasins de sport des environs avaient été dévalisé dès leur ouverture… Trouver des bottes la première mission du jour. Dans sa taille pour l’ouverture? Une gageure!
Pas étonnant que nous arrivâmes seulement pour le concert de Sprints. Un brin déçus de ne pas avoir vu et entendu Gel ou Bar Italia, mais les pieds au sec, ça n’a pas de prix. Grosse performance de la chanteuse irlandaise Karla Chubb qui dans un élan finalement a plongé dans la foule, véritable marée humaine de ponchos et autres sacs poubelles de fortune…
Histoire de se dégourdir les jambes, on retourne du côté de l’entrée afin constater que la pluie n’a pas empêcher des pogos boueux pendant la prestation de Fat Dog.
Au même moment, de façon plus feutré et au « sec », certains savourent la présence de Flavien Berger sous le Chapiteau. L’electro fait des émules, mais c’est aussi un temps de relâche avant la venue des soeurs Deal sur la Plage. En effet, passées 20h, The Breeders, porte-étendard d’un grunge lointain mais jamais vraiment éteint, sont là et distillent leurs pépites brutes et aux mélodies accrocheuses. Au même moment SCH concentre le gros des festivaliers sur la Grande Scène.
Moment suspendu sur la presqu’ile du MAlsaucy lorsqu’entrent plusieurs dizaine de personnes sur la scène abritée. Des vikings visiblement: les armes, boucliers, peintures et les vêtements ne laissent aucun doute. Heilung démarre son show emprunt de chamanisme nordique. Un dépaysement total. Peut-être le spectacle le plus beau depuis de nombreuses années ici!
Pas vraiment le temps de débrider ce à quoi l’on avait assisté (Traust est un titre ex-cep-tio-nnel en live!), il faut filer s’il l’on souhaite être bien placé afin de répondre présent à l’un des derniers show de Sum41. Des flammes à gogo, des tubes à scander et des clips tout aussi décalés, … merci à vous pour ces dernières décennies !
Retour aux abris afin de poursuivre dans cette veine (post)punk. Nouveau passage de la bande à Jo Talbot sous le Chapiteau, une scène qui leur convient pleinement afin d’électriser les festivaliers comme en 2027 et surtout 2022! Si la majeure partie de la setlist s’inspire des titres du dernier album, Tangk (excellent, excellent!), les désormais classiques de la formation sont aussi au rendez-vous et chauffe à blanc la foule pendant plus d’une heure.
Pour ceux qui ont encore de l’énergie à revendre, The Inspector Cluzo s’est invité pour refermer cette avant-dernière journée. Il est désormais tard, minuit est loin dans le rétroviseur, la pluie aussi, bref l’occasion est trop belle pour ne pas se déhancher au rythmes saturés du duo gascon.
J4-Dimanche 7 juillet: David Guetta!
Et voici le dernier jour! Déjà?! des Eurockéennes a été marqué par un soleil radieux et une ambiance festive. Les festivaliers étaient prêts à profiter de cette dernière journée, comme des enfants le jour de Noël. La fin d’aprèm permet à Blondshell de poser le premier jalon. Le concert très agréable porté par une pop abrasive s’est donné devant un public encore très clairsemé et peut être le plus enclin à apprécier ce style en rupture avec le show attendu ce soir. Certains seraient-ils encore en train de voter ou de scruter les premières tendances des élections…
C’est avec un soleil déclinant très lentement derrière les arbres de la presqu’île que les membres de Bagarre envahissent la grande scène et reprennent le flambeau. Le style se rapproche sensiblement de celui de Guetta: de l’electro pop
Très attendu, le dernier show du festival de David Guetta « the » DJ français emblématique a été à la hauteur des attentes. Ses tubes ont fait danser la foule, créant une atmosphère de fête inoubliable, comme une explosion de couleurs, le tout porté par une scénographie unique, monolithique, des flammes, de la fumée et beaucoup, beaucoup de décibels.
Mots: Emilie BABE
Crédit photos: Benoît GILBERT
Encore un grand merci à toute l’équipe du festival, mais aussi des Ephélides, mention toute spéciale à Marion PACE!
A l’année prochaine 😉