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GES 2024 samedi 20/07: L’invitation au voyage

Après avoir remonté le temps et rendu hommage aux musiques fondatrices, le festival nous propose pour la première fois une soirée d’ouverture sur le monde à la découverte de groupes aux cultures et aux sonorités singulières, de l’Australie au Mexique en passant par le sud de la France.

Le mercure dépasse aisément les 35°C au soleil en ce début de soirée lorsque l’on arrive à la scène village pour voir Lean Wolf, vainqueur du tremplin GES 2024, qui donne le départ de notre périple. C’est en trio que le groupe montpelliérain se produit ce soir emmené par le chanteur-guitariste Quentin Aubignac, nouvelle pépite du blues/rock français dont la voix et le jeu matinés de soul en élargissent les horizons. Et même si, victime de la chaleur ambiante, le chanteur ne pourra pas jouer son dernier titre comme prévu, c’est une parfaite entrée en matière pour bien débuter notre périple.

En route pour les grands espaces australiens avec Xavier Rudd. Plus habitué aux festivals de world music qu’à ceux dédiés aux musiques rock, il n’en est pas moins un multi-instrumentiste doué qui, seul sur scène, emporte rapidement l’adhésion du public aussi bien avec des titres intimistes à la guitare que l’on s’imagine écouter autour d’un feu de camp que lorsqu’il passe derrière les fûts en soufflant dans des didgeridoos pour entraîner la foule à se déhancher et à battre la mesure sur des rythmes aux sonorités aborigènes. La prestation a ses fans, mais pour ma part, cela manque un peu de peps et de contraste…attentes toutes personnelles qui vont rapidement être comblées par le groupe suivant!

Quittons donc le bush pour rejoindre les amériques dont les mexicains Rodrigo y Gabriela ont réussi à fusionner les sonorités hispaniques de celle du sud avec les influences anglo-saxonnes de celle du nord pour donner naissance à un style hybride mêlant flamenco et métal. Sur le papier, on pourrait légitimement éprouver des craintes face à ce curieux assemblage, mais c’est sans compter sur l’enthousiasme et la dextérité folle du duo qui, à coups de morceaux énergiques aux riffs semblant venir d’une autre planète exacerbés par des sourires et des bravades, va emporter les festivaliers dans un élan tout simplement jouissif! Mention spéciale à Gabriela qui à un doigté sur les cordes époustouflant ajoute également les percussions sur le bois de sa guitare comme si elle avait quatre mains, du grand art!

Retour dans le sud de la France au pays des troubadours pour retrouver un de leurs derniers descendants en la personne de Francis Cabrel. Beaucoup ont été surpris quand le festival à annoncer un des chantres de la variété française comme une de ses têtes d’affiche, ce qui est effectivement nouveau pour GES, mais force est de constater que le chapiteau est plein à craquer lorsque le musicien arrive seul sur scène, et que de guitare il sera bien question tout au long du set du poète d’Astaffort. Très bien accompagné de 4 musiciens et telle une force tranquille sûre de son talent, il enchaîne ses nombreux tubes joliment réarrangés de façon jazzy et repris en choeur par un public conquis. Le contraste avec l’effervescence et la vitalité du groupe précédent est sans appel, mais c’est un beau moment fusionnel entre un artiste et son public qui a dû rassurer les organisateurs sur leur choix d’ouverture du festival à d’autres styles que par le passé.

On arrive au terme de notre voyage mais ce n’est qu’une étape avant de repartir vers de nouvelles destinations, et qui de mieux placé que Niño Baliardo et ses musiciens pour nous inciter à poursuivre notre chemin en suivant l’exemple des tsiganes dont la musique et les moeurs ne connaissent pas les frontières? C’est donc sur des airs de musique gypsie accompagnés de la voix profonde et habitée de l’âme du peuple gitan que l’on se dirige vers le lendemain, sous une belle lune pleine de belles promesses.

Texte et photos: Fabien Mathieux

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