Après quelques petites heures d’un sommeil profond (les rêves et les cauchemars sont tous sur scène au Hellfest!), il est temps de reprendre la route de Clisson pour cette journée qui s’annonce radieuse à tout point de vue: Soleil, 30°C dans l’air, 8°C dans la bière et enfilade de groupes rock incontournables!
Arrivés au parking, la file pour les navettes plus conséquente que la veille nous convainc à rejoindre le site à pied, ce qui se fait très bien en une petite 1/2h de balade bucolique au milieu des vignes…et des spots de camping non officiels! Nous sommes accueillis sur place par le son énorme du “punk-pop” façon Greenday de Neck Deep. Il n’est que 13h15 mais les gallois provoquent déjà les premiers slams et la prise de parole du frontman contre toutes les formes de fascisme emporte tous les suffrages, des slameurs à ceux qui bronzent tranquilles, en ce dimanche d’élections qui s’annoncent nauséabondes (tout le monde a fait sa procu j’espère?!?) Passée cette bonne entrée en matière, on tire les enseignements de la veille pour éviter de perdre trop de temps dans les va-et-vient entre les scènes en décidant de profiter pleinement de l’excellente prog des Mainstage, et BAM!!! Première claque du jour administrée par les 2 princesses de l’Urban Punk que sont les Nova Twins. Si les festivaliers ne semblent pas trop les connaître de prime abord, elles soulèvent rapidement une franche adhésion grâce à leur charisme et leurs titres dopés à la basse massive qui feront jumper tout le monde, photographes compris!
Séquence “nostalgie” ensuite avec Simple Plan qui nous ramène au début des années 2000, lorsque les groupes pop-punk régnaient sur les ondes grâce à leurs singles accrocheurs tel “Welcome to my life”. Sympathique et léger, moment parfait pour se désaltérer avant d’enchaîner avec les Blues Pills, défendant un hard blues bien troussé qui doit beaucoup à la voix hors norme d’Elin Larsson mais qui avouons-le, font un peu les frais de leur arrivée au pied levé dans le running order en remplacement du groupe Heart, surtout après la furieuse prestation des Nova Twins!
D’ailleurs, prêts à tendre l’autre joue? Frank Carter (et ses serpents à sonnettes!) vont se faire une joie de nous tanner la peau une seconde fois avec autant d’élégance que leurs petites cousines! A la fois rageux et sensibles, les titres anciens comme récents sont servis avec énergie et attitude ultra-cool. 2 bains de foule successifs mettent le feu aux hellfesteurs de la MS2 et un seul mot vient en tête pour résumer la prestation du punk dandy: La classe! Avec l’entrée en scène de Royal Blood et sa cohorte de tubes à la fois lourds et dansants, on s’attend à poursuivre la fête de plus belle…mais comme on avait pu le voir aux Eurocks il y a quelques années (et où ils rejouent cette année), le duo a vraiment du mal à être flamboyant sur scène. Les titres sont bien joués mais ont du mal à s’enchaîner et le peu d’échanges avec le public maintient une distance qui fait que l’incendie qu’un hymne comme “Figure it out” devrait déclencher se résume à un feu de camp bien trop sage…dommage!
Heureusement, en matière de pyromanie, on poursuit avec un expert sur la scène voisine en la personne de Corey Taylor qui va nous régaler d’un concert d’anthologie, alternant morceaux surpuissants et titres acoustiques, piochant dans son large répertoire personnel, de Stone Sour à son aventure solo en passant par Slipknot, le tout en haranguant le public et en le remerciant à plusieurs reprises pour ce moment inoubliable, sourire scotché aux lèvres du début à la fin, bref un vrai grand et beau moment! Le temps d’avaler un hell-dog et le les Queens of the Stone Age enfoncent le clou avec leurs titres aux riffs tous plus ensorcelants les uns que les autres, même si Josh Homme est toujours aussi difficile à cerner, semblant tour à tour très heureux d’être là puis agacé par on ne sait quoi…mais ça fait désormais partie du show! Et la sauce prend très bien, le public faisant les choeurs sur Make it wit Chu et s’éclatant sur tous les tubes de l’album indispensable à toute bonne discothèque “Songs for the deaf”, sur lequel a notamment officié un certain Dave Grohl…
Mais avant de retrouver ce dernier pour notre plus grand plaisir, place aux éternels ados de The Offspring, rois du punk-pop (genre décidément bien représenté aujourd’hui!) qui mettent tout le monde d’accord dès les premières notes de “Come out and play”, tube mondial tiré de l’album “Smash” tout aussi célèbre et qui vient de fêter ses 30 ans. Le combo emmené par Dexter et Noodles s’en donne à coeur-joie enchaînant hit sur hit, jouant avec le public en le faisant scander “Fuck you!” sur tous les tons et, comme d’autres groupes avant eux, affichant clairement leur plaisir de jouer au Hellfest, ce qui est plutôt très agréable de la part d’artistes n’ayant plus rien à prouver depuis longtemps. Les californiens nous quittent aux derniers rayons du soleil mais une autre étoile toute aussi brillante monte sur scène: Dave Grohl et ses fidèles Foo Fighters! Vous trouvez que j’en fais trop?? Peut-être, mais ce n’est ni un hasard ni une usurpation lorsqu’on le présente comme le rockeur le plus cool du monde! De ses débuts avec Nirvana à ses hits avec les FF en passant par ses innombrables collaborations avec les stars de la planète rock, tel Lemmy, Mick Jagger ou encore Josh Homme cité plus haut, cela fait 30 ans qu’il rayonne sur le paysage rock et que chaque concert des Foo Fighters est une fête, ce qui ne sera pas démenti ce soir! Aucun temps mort entre chaque tube, comme le dit Dave, ils ont un paquet de titres en stock et ils vont essayer d’en jouer un maximum ce soir dans cet endroit qui ressemble pour lui plus au paradis qu’à l’enfer, ce qui suscite les vivas de la foule! Passant de la fureur d’un “White Limo” à la douceur de “My Hero” que la foule reprend en choeur, le set est fantastique et se clôturera par l’inoxydable tube “Everlong” parfaitement accompagné par les flammes de toutes les structures du Hellfest, magique!
Quelle journée et quel festival! On peut prendre le chemin du retour heureux et comblés, le coeur boosté par les flammes du Hellfest jusqu’à l’année prochaine, et d’ici-là, on laisse la gardienne des ténèbres veiller sur ce monde parallèle merveilleux!
Texte: Fabien Mathieux Photos: Franck Laithier et Fabien Mathieux