Troisième jour du festival mais premier pour nous…et première fois que Franck et moi foulons les terres de l’enfer clissonnais! Nous arrivons donc en territoire inconnu et le moins que l’on puisse dire c’est que dès le parking, on est saisi par la taille de l’évènement: Des véhicules à perte de vue dans toutes les directions…et il ne s’agit que de l’un des 2 sites où laisser sa bagnole! Forcément, 60000 festivaliers (+ 10000 si on compte les bénévoles, médias, invités etc etc), c’est énorme! Et cette ampleur ne se dément pas en arrivant sur site avec la navette, dès l’accueil les sculptures et autres porches d’entrée XXL en forme de guitare, d’amplis et de cathédrale sont monumentales et mettent immédiatement les néophytes que nous sommes au parfum: Une fois ces portes franchies, nous serons dans un autre monde!
Et nous ne sommes qu’au début de nos surprises! Ce ne sont pas que quelques sculptures parsemées ici où là mais bel et bien tout le site qui est relooké, des stands de merch à ceux de ravitaillement en passant par les palissades ou encore la petite forêt à l’intérieure de l’enceinte, tout est fait pour transporter le festivalier dans l’univers des musiques métal.
Et d’ailleurs il est temps de briser l’enchantement de la découverte du site pour se recentrer sur la raison de notre venue, les concerts! 6 scènes dispatchées aux 4 coins du site (ou plutôt aux 5 pointes du pentagramme!) avec à chaque instant 3 scènes qui jouent en même temps, il va falloir choisir! Direction la MainStage 02 où Crystal Viper a la difficile tâche d’ouvrir les hostilités dès 10h30, surtout que la pluie s’invite à la fête, mais malgré tout, les festivaliers répondent à l’appel de Marta Gabriel, la frontwoman qui affiche un large sourire et envoie des riffs avec ses comparses qui nous mettent les oreilles en jambes! Jambes qui nous transportent jusqu’au Temple pour découvrir Eihwar, un duo toulousain invitant à la transe chamanique en mode électro, atypique! Passage par la Warzone où nos Fallen Lillies franc-comtoises finissent leur set en remerciant vivement la foule de cirés et autres ponchos déjà nombreuse venue se dégourdir les tympans au son de leur garage rock. On ne s’arrête pas en si bon chemin et nous voici à la Valley où les danoises de Konvent nous servent un doom aux riffs à réveiller les morts, mais les vivants sont également heureux d’émerger en si bonne compagnie! Retour au Temple pour l’excellente prestation de Uuhai mêlant comme leurs compatriotes de The Hu, folk traditionnel mongol et pelles électriques, avec la même efficacité, un très bon moment!
Bientôt 13h, la foule commence à s’amplifier et il est temps de se ravitailler pour éviter les files d’attente trop longues, mais vu le nombre très important de stands répartis en plusieurs endroits, ça ne pose aucun problème…contrairement à l’accès au pit photographe où l’arrivée en nombre de médias “mainstream” prioritaires nous cantonne dans une file d’attente qui s’allonge à chaque concert…tant pis c’est le jeu et il ne nous reste plus qu’à profiter pleinement des concerts et de l’ambiance du festival.
Direction la MS2 où Rhapsody of Fire enflamme aussi bien les écrans géants que le public avec son power métal symphonique qui fait aussi bien penser à un opéra qu’à l’univers de Donjons&Dragons! Enchaînement sur un tout autre univers à la MS1 avec Black Stone Cherry et son hard rock classique mais efficace, servi avec fougue par le duo guitare/basse qui n’arrête pas d’aller et venir sur l’avancée de scène mise en place pour les patrons de la soirée. On décide d’aller voir Brutus à la valley mais la foule est désormais bien dense et à la fin du concert de The Casualties sur la scène voisine, on se retrouve serré comme des sardines, impossible d’approcher de la scène! Retour aux grands espaces où l’on aurait mieux fait de rester voir Stratovarius qui en termine pour laisser la place à Mammoth WVH, à savoir la formation heavy emmenée par Wolfgang Van Halen qui fait honneur à son patronyme en assénant des riffs nets et sans bavures qui ravissent nos tympans…et ceux n’auront pas le temps de refroidir puisque le “guitar hero” Yngwie Malmsteen et son mur d’amplis s’emparent de la scène voisine avec ses solis qui prennent l’allure d’un déluge de notes jouées à la vitesse de l’éclair, à tel point que le public semble saturer…comme le son! Le bon moment pour prendre un peu de distance et aller se restaurer en jetant un oeil à Corvus Corax et son métal médiéval très inspiré.
Retour aux scènes principales pour la fin de la soirée qui commence tranquillement avec Extreme et ses tubes du début des années 90 que tout le monde connaît, dont plusieurs joués acoustiques par un Nuno Bettencourt toujours très affuté. On repasse la seconde pour monter dans les tours avec Accept et son heavy mélodique enthousiaste qui laisse la part belles aux envolées de guitares servies par un guest de luxe ce soir en la personne de Joël Oekstra, guitariste de Whitesnake entre autres, un pur bonheur!
La foule est désormais bien compacte devant la MS1 et les frenchies de Mass Hysteria vont en profiter à fond en étant comme à leur habitude “positifs à bloc” et en chauffant le public du “plus grand festival métal au monde” à grands coups de titres fédérateurs déclenchant à coups sûrs circle pit et wall of death! Place au frontman d’Iron Maiden, Bruce Dickinson, venu présenter sa dernière création “The Mandrake Project” mais, malgré tous ses efforts, le public aura bien du mal à se concentrer sur le show car la pluie a fait son retour et redoublera d’intensité durant tout le concert…pour cesser dès les premières notes d’Ennio Morricone annonçant de façon désormais traditionnelle l’entrée en scène des Four Horsemen! On ne présente plus Metallica et mis à part quelques titres un peu moins connus de leur dernier opus “72 seasons”, leur set sera une succession de hits qui ont marqué l’histoire du métal, d’Enter Sandman à Master of Puppets en passant par Fade to Black, tous repris en choeur par le public dans un show millimétré, où la seule réelle surprise sera l’interprétation totalement inattendue (et il faut le dire plutôt comique!) de “L’Aventurier” d’Indochine par Kirk et Robert pour saluer les fans français, moment de détente assuré! En tous cas, quel plaisir de voir enfin ce groupe dont les titres nous accompagnent depuis plus de 30 ans et c’est la joie au coeur que l’on prend le chemin du retour, en pensant au programme tout aussi alléchant qui nous attend dans quelques heures!
Texte: Fabien Mathieux Photos: Franck Laithier et Fabien Mathieux