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Gary Clark Jr / JPEG Raw

Le Texan Gary Clark Jr revient, pour notre plus grand plaisir, nous distiller son éclectique répertoire musical, lequel s’étale du rock à la soul en passant évidemment par le blues, son terrain de jeu favori.
This Land, album précédent du songwriter d’Austin, remonte déjà à 2019 avec, en pierre angulaire, ce magnifique Pearl Cadillac qui aurait plu à Prince. Du prince de Minneapolis, il en est encore plus que jamais question sur JPEG Raw, nouvel opus de Gary Clark Jr qui vient de paraître via Warner Records. Funk Witch U en featuring avec George Clinton, Habits, mais surtout Hyperwave et Triumph sont à 100% influencés prince. En outre, à l’écoute de cette magnifique ballade Triumph, comment ne pas penser à Pearl Cadillac, tant la ressemblance entre les deux s’avère frappante.
En dehors de Prince, Gary Clark Jr chasse sur d’autres terres et explore, comme à son habitude, d’autres univers, ce qui se confirme une fois de plus sur JPEG Raw: les Black Keys (Maktub, Don’t Start avec Valerie June), Michael Kiwanuka sur le très soul Alone Together où Gary est flanqué de Keyon Harrold mais aussi, plus surprenant, Ayron Jones dans Hearts In Retrograde qui n’est pas sans rappeler Take Me Away ou encore Blood In The Water du kid de Seattle.
C’est dire que ce touche-à-tout patenté de Gary Clark possède plus d’une corde à son arc!
Le jazz n’est pas oublié, par exemple sur l’éponyme et quelque peu décalé JPEG Raw sur leuqel, de temps à autres, des applaudissements se font entendre. Par le truchement de samples Thelonious Monk, l’un des monstres sacrés du jazz, est omniprésent, à l’instar de Sonny Boy Williamson pour le blues.

JPEG Raw a été très médiatisé, même avant sa parution officielle, puisque pas moins de quatre singles ont été dévoilés d’une seule traite: Hyperwave, Maktub, This Is Who We Are en featuring avec Naala et JPEG Raw le morceau, lesquels ont été rejoints par Alone Together et What About The Children avec Stevie Wonder. Des singles tous aussi différents les uns des autres qui laissaient présager d’un nouvel album multi styles de Gary Clark Jr. Le petit gars d’Austin, c’est le moins que l’on puisse dire, ne s’endort pas sur ses lauriers et, de morceau en morceau, n’a de cesse de faire voyager son auditoire. Par exemples, sur JPEG Raw, de l’explosif et rock Hearts In Retrograde on passe sans vergogne au très soul Alone Together, de la très courte ballade guitare sèche/voix To The End Of The Earth on se retrouve dans le blues estampillé The Black Keys de Don’t Start.
Gary dit être un bluesman dans l’âme mais, pour autant, ne s’interdit aucune incursion dans d’autres univers, fin stratège qu’il est depuis ses débuts. Tel le peintre, le texan se définit volontiers comme un impressionniste de la musique.

JPEG Raw, cela n’aura échappé à personne, fait la part belle aux featurings car Gary, en bonne âme partageuse, s’est entouré de nombreux invités, connus et beaucoup moins connus. Ainsi Don’t Start voit la participation de Valerie June, This Is Who We Are accueille Naala dans un morceau en deux parties dont l’une en gospel, What About The Children fait une place à Stevie Wonder, Keyon Harrold apporte sa contribution sur Alone Together et George Clinton grossit les rangs de Funk Witch U. En fonction des styles et spécialité de chacun, Gary s’est fait un devoir de s’adapter et, pour chaque morceau en featuring, la greffe a formidablement pris.

De l’endroit où il se trouve actuellement, Prince doit être très fier de ce talentueux texan de Gary Clark qui pourrait, à n’en pas douter, être son fils spirituel et descendant en droite ligne. Outre Pearl Cadillac de Gary lui-même, Triumph revêt de véritables allures de Purple Rain et n’a pas le moins du monde à rougir de cette prestigieuse ballade des 80’s. Que dire de Funk Witch U à l’écoute duquel on pense tout de suite à ce fameux morceau de 94 où Prince chantait: « A Beautiful Girl In The World. » l’ombre du king de Minneapolis plane donc bel et bien sur JPEG Raw!

Les albums de Gary Clark Jr se suivent et se ressemblent, positivement parlant. Il est à se demander où le texan puise cette capacité de se renouveler de morceau en morceau sur un même opus, d’où lui viennent cette créativité et cette inventivité. Une formation s’impose alors à nos esprits, celle de Black Pumas, duo également originaire d’Austin. Une richesse et une variété musicales qui font de JPEG Raw un album convaincant, à l’écoute duquel il sera impossible de s’ennuyer, de tourner en rond.

JPEG Raw: une véritable mosaïque musicale d’où aucun style n’est aux abonnés absents!

Morceaux choisis: Hearts In Retrograde, Triumph, Don’t Start, Hyperwave.

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