Crispian Mills et sa bande, comprenez Kula Shaker, sont déjà de retour! Une incroyable nouvelle quand on sait que le laps de temps entre deux albums est généralement de six ans. Le précédent album du quatuor londonien ne remonte qu’à 2022.
Ce nouvel opus, distribué via Strangefolk, se nomme Natural Magick.
« On ne change pas une formule qui gagne », expression qui n’a jamais autant trouvé son sens qu’avec Kula Shaker et Natural Magick. Et quand ça marche, pourquoi tout changer? Crispian Mills et ses trois acolytes seraient bien malaisés de sortir des sentiers battus pour peut-être faire moins bien.
Avec Natural Magick, Kula Shaker nous offre son habituel alliage de sonorités 60’s/70’s (Kalifornia Blues) et british estampillées Dodgy, Oasis et même The Verve dans Whistle And I Will Come où Crispian, au chant, adopte pratiquement des postures vocales de Richard Ashcroft.
D’entrée de jeu, les Londoniens ouvrent le bal sur du rock bien musclé, sans que l’auditoire aie le temps de se mettre tranquillement dans le bain. S’enchaînent ainsi l’explosif Gaslighting, Waves (single dévoilé avant la parution de l’album) et le morceau titulaire Natural Magick. Dès lors, on se dit que le quatuor britannique ne décevra pas et repart comme en quarante, un Crispian Mills au meilleur de sa forme et des guitares bien clinquantes.
À ce diptyque rock rétro/rock british 90’s, Kula Shaker a voulu y ajouter une touche d’exotisme indienne, par exemple au tout début de Waves où la coloration hindoue impose sa loi pour quelques notes. Couleur indienne également dans les titres Chura Liya (You Stole My Heart) et Indian Record Player, ce dernier n’étant pas le meilleur morceau de l’album et jugé même fade, pour ne pas dire décevant. Something Dangerous, fabriqué sur un moule similaire à Indian Record Player, s’avère être un peu plus agréable aux oreilles, livrant à son tour son cortège d’influences indiennes.
L’Inde décidément en grande invitée d’honneur sur Natural Magick, puisque dans Chura Liya (You Stole My Heart) et la magnifique ballade Stay With Me Tonight, en complément de Crispian, se fait entendre la voix d’une chanteuse dont il y a fort à parier qu’elle soit d’origine indienne et cela rien qu’à son timbre de voix.
Sur Chura Liya (You Stole My Heart), outre cette chanteuse certainement indienne, on décèle aussi un côté mexicain très proche de Calexico.
Kalifornia Blues, morceau aux sonorités psyché 60’s, voit, à diverses époques, les ombres des Beatles pour la partie rétro et de Ponta Preta pour le versant psyché californien, se livrer un duel palpitant dont personne ne sait qui sortira vainqueur.
Happy Birthday, I Don’t Wanna Pay My Taxes ou encore le très ashcroftien Whistle And I Will Come ne présentent aucune révolution dans le style de Kula Shaker, entre instants d’apaisement (Happy Birthday, Give Me Tomorrow) et périodes tant électriques qu’accrocheuses (Whistle And I Will Come, F-Bombs).
Un album de Kula Shaker, quelque soient les curiosités qui le caractérisent, ne saurait décevoir. Preuve en est une fois de plus faite avec Natural Magick dont Waves et le morceau éponyme, en éclaireurs, avaient d’emblée donné le ton. On ne s’attardera pas sur Indian Record Player qui, manifestement, ne fut qu’un petit incident de parcours dont on ne tiendra pas rigueur à Crispian et sa bande.
Pour Kula Shaker, les albums se suivent et se ressemblent, le quatuor londonien demeurant égal à lui-même et les grands fans que nous sommes ne s’en plaindrons certainement pas!
Natural Magick: la nouvelle confirmation du talent de Kula Shaker!
Notre sélection: Gaslighting, Stay With Me Tonight, Whistle And I Will Come, Waves.