Le quatrième opus de Lonely The Brave, What We Do To Feel (Easy Life Records) vient de voir le jour, deux ans après le très réussi The Hope List.
Rares sont les formations qui peuvent se targuer de sortir deux grands albums de suite et Lonely The Brave ne fait pas exception à la règle. Le quintet originaire de Cambridge ne s’est pas renouvelé, s’est entêté à surfer sur la vague de The Hope List.
What We Do To Feel, le nouvel album de la bande à Jack Bennett, n’est certes ni mauvais ni désastreux, mais manque d’originalité autant que de créativité. Ce qui fit en 2021 le succès de The Hope List avec, notamment, l’émouvant Keeper et la magnifique ballade éponyme The Hope List, ne fonctionne plus avec What We Do To Feel.
Mark Trotter, guitariste de la formation britannique, revendique pourtant une plus grande maturité de chacun des membres, en tant que groupe comme en tant qu’individus, laquelle ne se ressent malheureusement pas à l’écoute de ce quatrième album. Il est bien beau et bien gentil de parler d’espoir, de gratitude, n’en disconvenons pas mais, sur un plan purement musical, le grain de folie qui a propulsé The Hope List dans les hauteurs des classements d’albums n’existe plus. Lonely The Brave se repose sur ses lauriers, ne propose pas grand-chose de concret! Illustration en est faite avec les fades Victim et Our Sketch Out où l’émotion demeure aux abonnés absents. Victim se révèle bien trop larmoyant et mélancolique, même pas touchant! On se demande ce qui arrive à Jack qui, par sa façon de chanter, nous ferait davantage pleurer. Dommage que Victim soit paru en single, ne laissant d’ailleurs qu’une triste impression et passant presque inaperçu.
Avec le très entraînant Long Way, il en va tout autrement car, avec bonheur, on y retrouve Lonely The Brave de The Hope List: de bonnes grattes électriques et un chant de Jack Bennett au top! On se prend alors à déplorer que des morceaux tels qu’Our Sketch Out et Victim soient franchement loin du compte.
The Lens, premier single dévoilé par le groupe de Cambridge, tente de faire jeu égal avec le virevoltant Long Way sans toutefois, reconnaissons-le, y parvenir totalement. Un morceau électrique et punchy mais avec lequel on ne se tapera pas la tête contre les murs, à l’instar de Colour Me Sad, The Bear ou encore In The Well. Du Lonely The Brave réchauffé, sans capacités à innover.
The Ramp serait parfait s’il était un poil plus long, tandis qu’Eventide et surtout le somptueux Unseen se posent en morceaux phares de What We Do To Feel. Unseen débute au piano et, au fil du morceau, tend à muscler son orchestration. On a là affaire à du Lonely The Brave de grande classe, de haut standing! Unseen se veut digne de Keeper, à savoir rythmé autant qu’émouvant. Avec Long Way, Unseen fait partie du podium de What We Do To Feel, The Lens venant le compléter.
What We Do To Feel ne restera donc pas dans les annales, ne figurera pas au nombre des albums de rock intemporels qui comptent de manière permanente. Quelques morceaux comme Long Way et Unseen sauvent quelque peu l’honneur mais on s’arrêtera là. Avec The Hope List c’était l’état de grâce pour Lonely The Brave, force est de constater qu’avec What We Do To Feel la déception prédomine.
What We Do To Feel: Lonely The Brave peut et doit mieux faire. Après un peu de repos et une tournée, la bande à Jack Bennett aura pour insigne mission de se remettre au travail!
Notre sélection: Unseen, Long Way, The Lens.
