Il est des parcours et des histoires qui débutent en douceur, par le simple truchement de Facebook et de quelques amusements de fin de concerts. Cette belle aventure est survenue à Komodrag And The Mounodor, formation bretonne née de la fusion entre Komodor et le duo Moundrag constitué de deux frères. Tout part de Facebook lorsque Ronnie, guitariste de Komodor, contacte Camille (Organ Fury) de Moundrag. S’en suivent alors des réunions entre les deux groupes, puis vient le temps d’une tournée commune au cours de laquelle, tout d’abord par pur amusement, Komodor et Moundrag font cause commune en faisant des reprises à chaque fin de set. Résultat des courses: l’envie de jouer ensemble de manière officielle naît. Tous ensemble, on sera plus forts! Et c’est ainsi que Komodrag And The Mounodor voit le jour, existant depuis quatre bonnes années.
Komodrag And The Mounodor, ce sont au total sept musiciens: quatre chanteurs, deux batteries, trois guitares, un orgue Hammond et enfin, le plus important, de joyeux et vibrants chœurs que viennent compléter deux voix féminines, à savoir Claudia Gonzalez Diaz (Cachemira) et Maëlle Puligny (Modulator II). Un ensemble homogène se forme donc, la mayonnaise prenant très vite jusqu’à déboucher sur ce qui deviendra l’album Green Fields Of Armorica (Dionysiac Records).
Un album enregistré au studio Taf Panoramix, fief du chanteur et bassiste Goudzou qui, en grand manitou qu’il est, a également géré le mixage. Concernant le mastering, pour les versions CD et vinyle, il a été l’apanage de l’ingé son Cojo et d’Hans Olsson depuis le studio suédois Svenska Grammofon.
La marque de fabrique, l’ADN de Komodrag And The Mounodor, c’est le rock 60’s/70’s popularisé par des groupes tels que Creedence Clearwater Revival, Grand Funk Railroad ou encore les Moody Blues (précisément dans l’illustre Night In White Satin dont la superbe et émouvante ballade It Could Be You rappelle à s’y méprendre l’interprétation.
Komodrag And The Mounodor jongle entre classique rock et heavy rock psyché, alternant entre morceaux bourrés de panache et ballades oniriques avec, en permanence, une énergie débordante tant du point de vue vocal que musical.
Green Fields Of Armorica ne comprend certes que 8 morceaux mais qui, parfois, atteignent des longueurs incroyables. Ainsi, la ballade éponyme Green Fields Of Armorica se chiffre à 9 minutes 56 tandis que Fleeing Soldier, à peine moins long, possède une durée de 5 minutes 32. De quoi nous rendre nostalgiques des grandes ambiances psychédéliques des années 70, au son des guitares crades, des batteries fracassantes et du gigantesque orgue Hammond. Komodrag And The Mounodor, tout bretons/finistériens qu’ils sont, nous replongent dans cette magie et cette féerie le temps des 8 morceaux de cet opus.
En préambule de la sortie de Green Fields Of Armorica, trois singles ont été dévoilés: l’explosif Brown Sugar qui n’a pourtant rien à voir avec ces chers Rolling Stones, se tournant plutôt vers les Beatles et Georges Harrison. Un morceau qui prend aux tripes, principalement lorsqu’un long solo instru débute, tout d’abord avec l’orgue Hammond avant que guitares et batteries ne prennent le relais de manière tonitruante. Boom boom! Ça tabasse, ça cogne sec! Sans oublier les chœurs qui ne veulent pas être en reste avec leurs « nanananana! » Joyeux bordel chez les bretons qui n’ont, à n’en pas douter, rien à envier à leurs aînés américains et autres britanniques.
Second extrait: Marie-France. Un titre bien franchouillard mais, que l’on ne s’y trompe pas, ça chante bien british! Tout aussi musclé que Brown Sugar, Marie-France revêt bien un côté Rolling Stones, que ce soit dans les voix ou dans la conception musicale. De l’énergie à revendre, de la joie, Marie-France est tout cela à la fois. Les sept petits bretons pur beurre s’éclatent, sans pour autant être au Sénégal!
Enfin, est arrivé ce génial It Could Be You influencé Night In White Satin de Moody Blues. It Could Be You, chargé d’émotion du début à la fin, est ni plus ni moins qu’un hymne à l’amour et un amour, précisons-le, des plus positifs. Une ballade qui passe partout, qui fait l’unanimité, plus encore que ses deux prédécesseurs Brown Sugar et Marie-France.
Pour la petite info, le clip d’It Could Be You a été tourné au théâtre de La Passerelle à Saint-Brieuc.
Quant aux morceaux inédits, polyvalence et diversité de styles règnent plus que jamais: du rythme endiablé (Voodoo Love, Fleeing Soldier), de la langueur et du psyché (Green Fields Of Armorica, If I Were King, Born In A Valley). Guitares et batteries prouvent qu’elles en ont encore sous la pédale, qu’elles pourraient tenir tout un siège.
Si It Could Be You est proche des Moody Blues Voodoo Love, dans un registre plus entraînant, n’est pas sans nous faire penser à Creedence Clearwater Revival, surtout dans le rythme et les riffs de guitares. Nos petits bretons se révèlent punchys, font claquer les beats de batteries et résonner les bonnes grattes.
Pour un premier album, Komodrag And The Mounodor ont résolument placé la barre très haut, parfait compromis entre bon rock sulfureux et ballades apaisantes, le tout pour satisfaire à la demande et plaire à un large public. Le rock 60’s/70’s, il faut le croire, fait et fera toujours recette! Qui mieux alors que Komodrag And The Mounodor peut s’attacher à perpétuer cette tradition. Il n’y a donc pas à s’en faire car, avec ces solides bretons, le classique rock ne sera jamais catalogué comme ringard et obsolète!
Green Fields Of Armorica: le rêve armoricain est devenu réalité!
Notre sélection: It Could Be You, Brown Sugar, If I Were King, Green Fields Of Armorica.