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Hozier / Unreal Unearth

Il est des artistes qui se font très rares mais qui, à chaque sortie d’album, déchaînent les passions jusqu’à faire l’unanimité. L’Irlandais Hozier figure parmi ceux-ci. Trois albums en l’espace de neuf ans, lesquels n’ont laissé personne indifférent.
Le petit dernier est baptisé Unreal Unearth, paru le 18 août via Island Records.

Un nouvel effort où Hozier allie la qualité à la quantité, Unreal Unearth recelant pas moins de 16 morceaux et sur lequel rien n’est à jeter!
Morceaux rythmés comme ballades, groove autant que soul (voire rock), l’Irlandais se plaît à bouger dans tous les sens et tous les styles. Hozier se refuse à se laisser enfermer dans un quelconque carcan, il étanche sa soif d’exploration musicale. Ainsi, sur Unreal Unearth, on va de Wilder Woods (First Time, Eat Your Young) à Tears For Fears pour le très engagé Damage Gets Done qu’Hozier interprète en featuring avec la chanteuse Brandi Carlile, petit clin d’œil évident à Everybody Wants To Rule The World.

L’artiste irlandais fait ce qu’il veut de sa voix sans que cela choque:  soyeuse sur les folk De Selby (part 1) et I, Carrion Icarian, tempétueuse dans Abstract Psychopomp ou Francesca. Hozier a, à maintes reprises, égalé le fabuleux Take Me The Church avec lequel il s’est révélé au grand public en 2014. Un petit gars irlandais qui, déjà à l’époque, avait du coffre et du tempérament, sans parler d’une incroyable énergie à revendre. Unreal Unearth nous gratifie, à son tour, d’un Hozier au sommet de son art. Il n’y a qu’à entendre le soul Eat Your Young et Francesca, morceaux éclaireurs de ce troisième album, pour s’en rendre de facto compte. Hozier, mieux que personne, cultive par sa voix de caméléon l’art du lyrisme, ne se montrant nullement avare en envolées.

Sur Unreal Unearth, les ballades sont légion et occupent ainsi le haut du pavé, bien que les morceaux entraînants tels que Damage Gets Done, Anything But ou encore Eat Your Yong aient toujours voix au chapitre.
Des ballades différentes les unes des autres, de style comme d’orchestration. De Selby (part 1), I, Carrion Icarian et First Light sont interprétées à la guitare, présentant donc une âme folk, tandis qu’All Things End, Who We Are ou Abstract Psychopomp prennent une allure plus groovie (parfois soul/gospel) et font parler piano comme cuivres. Citons aussi le presque instrumental Son Of Nyx et To Someone From A Warm Climate (Uiscefhuaraithe) d’une sensibilité déconcertante, dignes de grands standards de la musique classique.
Au registre des compos toutes en guitare, il y a aussi le très hendrixien Unknown NTH16 qui démontre, à ceux qui pouvaient encore en douter, qu’Hozier n’est pas maladroit dans le blues, tout comme du reste dans la country avec First Time que Wilder Woods aurait très bien pu interpréter, à l’instar d’Eat Your Young. First Time n’est pas 100% country mais laisse s’épanouir, au fil du morceau, quelques sonorités de guitare qui s’en rapprochent.

Que serait un album d’Hozier sans émotion? Pas grand-chose, tout juste laisserait-il un goût d’inachevé! Avec Unreal Unearth, ce n’est fort heureusement pas le cas, l’Irlandais ne dérogeant aucunement à ses bons principes. Une émotion qui se traduit par une voix à fort potentiel capable, comme dit déjà, de belles poussées lyriques. La palme revient à Francesca pour le rythmé rock, mais aussi à Who We Are ou Abstract Psychopomp pour les ballades à tendance groovie voire, dans une moindre mesure, First Time, Eat Your Young ou encore De Selby (part 2).
À grands renforts d’envolées vocales, Hozier capte sans coup férir son auditoire, le ralliant sans mal à sa cause par le truchement d’une émotion sans bornes. L’Irlandais fait tant et si bien que tous les morceaux d’Unreal Unearth sont de potentiels tubes, comme le sont déjà Francesca, Eat Your Young et De Selby (part 2), ce dernier se voulant entêtant et trépidant.

La moralité est bien simple : pas besoin de pondre des milliers d’albums pour arriver à de bons résultats. Hozier est indéniablement aux antipodes de ces artistes et groupes qui s’imaginent bien faire en faisant beaucoup. Unreal Unearth est le troisième album d’Hozier en neuf ans mais, incontestablement, laissera une trace à la postérité. Le petit Irlandais a encore tapé, comme à son habitude, juste et droit. Osons le dire tout de go, dans le mille!
Unreal Unearth ne peut et même ne doit s’écouter que d’une traite, ses 16 morceaux formant sans soucis un ensemble des plus homogènes. De De Selby (part 1) jusqu’à First Light, on va ainsi dans toutes les directions et sans la moindre vergogne!

Unreal Unearth : jamais quantité et qualité n’auront fait aussi bon ménage!

Notre sélection : Abstract Psychopomp, Francesca, I Carrion Icarian, First Time, Who We Are.

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