Le festival Rock en Seine clôture son édition 2023 en beauté avec une journée mémorable, marquée notamment par la présence des Strokes en tête d’affiche. On retrouve d’ailleurs dans le site du festival de nombreux fans arborant fièrement les t-shirts floqués du logo du groupe. Cette dernière journée s’annonce donc palpitante, avec en prime, un soleil de plomb.
La journée débute en douceur avec Gaz Coombes, l’ancien leader du groupe Supergrass. Accompagné de sa guitare, il transporte le public dans un univers nostalgique et mélodique. Les titres de son dernier album en solo, mêlés à quelques classiques de Supergrass, créé une atmosphère chaleureuse et intimiste. Les festivaliers se laissent bercer par sa voix envoûtante, de parfait augure pour la suite.
Sans répit, c’est ensuite au post-punk fougueux de The Murder Capital de résonner sur la scène de la Cascade. Le groupe irlandais livre une performance envoûtante, alternant entre des moments de tension palpable et des explosions de puissance sonore. Le public semble réceptif à cette décharge de rock.
Le rap a également eu sa place sur la scène du festival avec l’excellent Zed Yun Pavarotti, prenant place sur la scène du Bosquet, entouré de ses musiciens. Le rappeur démontre son talent indéniable pour les mots et le rythme, délivrant des couplets percutants sur des prods entraînantes. Le public est témoin de son flow impeccable, confirmant sa place grandissante sur la scène française.
On se fraye ensuite un chemin pour assister au début du concert de The Reytons, le groupe anglais aux sonorités indie-rock rappelant les débuts d’Arctic Monkeys. Les riffs de guitare percutants et les rythmes entraînants électrisent rapidement la foule plus dense que la veille à la même heure. Le chanteur n’hésite pas à interagir avec le public, créant une belle symbiose. Leurs morceaux bruts et honnêtes laissent une belle impression, preuve que le rock indépendant a encore de beaux jours devant lui.
Toujours pas le temps de souffler ! Ca enchaîne avec le duo féminin Wet Leg qui apporte une petite bouffée d’air frais avec son indie-pop. L’ambiance est légère quoi qu’un peu molle, on préfère ne pas s’attarder et se placer pour ne pas manquer l’entrée sur scène de Foals.
La grosse surprise de la soirée est bel et bien la performance explosive de Foals. Le groupe a déchaîné son énergie contagieuse sur la grande scène, offrant un spectacle visuellement captivant et électrisant. Même le moment d’accalmie avec Spanish Sahara est de courte durée. La bande à Yannis Philippakis enchaîne leurs tubes dans une frénésie folle : My Number, Inhaler et What Went Down provoquent une véritable euphorie dans la foule. Le set des anglais est millimétré, ultra maîtrisé et l’émotion est bien présente. On avait déjà vu le groupe à de nombreuses reprises mais cette performance a été l’une des meilleures à laquelle nous avons assisté.
L’ambiance est électrique, l’air irrespirable. L’arrivée de The Strokes est imminente. Depuis des semaines, l’annonce de la venue des Strokes à Rock en Seine avait créé une véritable effervescence parmi les fans. Le parc de Saint-Cloud est d’ailleurs bondé de festivaliers arborant les couleurs du groupe, prêts à acclamer leurs idoles. Tout le monde attend avec impatience cette unique date en France du meilleur groupe de rock des 20 dernières années.
22h05, le moment tant attendu arrive enfin avec l’entrée sur scène des musiciens. L’euphorie laisse rapidement place à quelques déceptions, liées aux problèmes récurrents de son en façade. En effet : le concert a été entaché par plusieurs problèmes de son. Le groupe emblématique du rock des années 2000, rare en France, offre une belle prestation malgré tout.
La bande à Julian Casablancas mêle les succès d’antan aux morceaux issus du dernier album. Julian Casablancas fait du Julian Casablancas, un peu à côté de la plaque, blaguant avec ses musiciens, mais tout de même très charismatique.
Juste avant “Soma”, et peut-être pour gagner du temps afin de laisser l’ingé son tenter de résoudre le problème, le leader du groupe entraîne ses comparses dans une nouvelle improvisation un peu bancale. Certains apprécient cette authenticité qui fait la force du groupe, tandis que d’autres ont eu l’impression d’assister à une répétition chaotique.
Le concert des Strokes à Rock en Seine a suscité de nombreuses réactions mitigées. Les Strokes ont peut-être ajouté une nouvelle page à leur légende rock’n’roll, mais peut-être risquent-ils de perdre une partie de leur public si de tels problèmes persistent.
En tout cas, ce concert de clôture restera mémorable.
Un grand merci au festival pour cette magnifique édition, mais aussi pour l’organisation très réussie. A l’année prochaine !
Photos 
Louis Comar / Olivier Off – Photography
