On avait cru Miles Kane définitivement perdu pour le rock, fort heureusement il n’en est rien! La déception causée par le peu glorieux Change The Show de 2021 vient d’être purement et simplement étouffée dans l’oeuf par One Man Band, nouvel effort de l’artiste britannique.
Sur One Man Band, Miles revient à ses premières amours, à savoir le rock so british et percutant. Un retour aux fondamentaux qui s’est effectué chez lui, dans le Nord de l’Angleterre. Les amis de la première heure étaient présents, parmi lesquels James Skelly de The Coral et Tom Hodgden de Blossoms. Miles a même pu compter sur son cousin Ian pour la partie batterie. Un album où les influences rock s’entremêlent dans un vaste melting-pot, s’étalant des Arctic Monkeys de la grande époque à The Last Shadow Puppets avec, au milieu, les années 70 et un terrain de jeu comme celui de T. Rex. On peut également y inclure, puisqu’on évoquait James Skelly, quelques réminiscences de The Coral.
La promo de One Man Band a démarré pieds au plancher avec l’entraînant et très électrique Troubled Son, premier single débarqué en éclaireur et accessoirement morceau inaugural de l’album. Le retour de Miles Kane aux affaires urgentes était donc enclanché et de la plus belle des manières: une voix du britannique sûre d’elle, des guitares clinquantes à souhait. Miles Kane tel qu’on aurait toujours aimé l’entendre, celui qui nous enthousiasma tant avec des morceaux comme Fever, A Million Miles Away ou encore You Rearrange My Mind, sans parler de son implication dans le projet The Last Shadow Puppets. Cette influence est d’ailleurs mise en exergue sur Baggio, second single dévoilé aux allures 70’s. Un parfum rétro que l’on retrouve dans le morceau titulaire One Man Band, dans un doublage de voix estampillé T. Rex. The Coral, très inspirés par cette période, ont aussi leur moment de gloire sur ce morceau One Man Band. La présence de James Skelly prend donc tout son sens.
Du Miles Kane pur jus que l’on a plaisir à retrouver et qui ne lésine pas sur le bon rock, comme le démontrent The Wonder aux sonorités Arctic Monkeys version potable ainsi que les rythmés Never Taking Me Alive et Heartbreaks The New Sensation. Le trépidant Doubles se charge de confirmer ce renouveau rock de Miles Kane auquel on désespérait de ne jamais assister. Comme quoi, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué! Change The Show semble avoir été relégué aux oubliettes, loin en arrière, comme une parenthèse jazz monotone dans une carrière tout entière dédiée au rock. Du Miles Kane de cette trempe, on en redemande évidemment! Never Taking Me Alive, The Best Is Yet To Come ou encore le troisième extrait The Wonder sont les symboles de cette renaissance électrique du britannique, laquelle est loin d’être démentie par Heartbreaks The New Sensation, Doubles et One Man Band.
Miles sait aussi se faire caressant et enjôleur, adoptant sa voix la plus suave sur les ballades Ransom, Heal et surtout Scared Of Love où la batterie demeure aux abonnés absents mais qui oserait en faire le reproche à cet artiste qui, pour notre plus grand bonheur, a su inverser une tendance défavorable. Avec Change The Show, Miles Kane était en danger, flirtait même avec les abysses, One Man Band lui a permis de rectifier le tir. D’autres styles ont été expérimentés certes mais sans que l’essai soit concluant.
One Man Band est donc l’album de Miles Kane le plus abouti, réunissant toutes les composantes de la carrière rock du britannique. De la ballade style The Last Shadow Puppets (Baggio, Ransom) aux accents rock de The Best Is Yet To Come ou Never Taking Me Alive, il y en a pour tous les goûts sur One Man Band et de quoi satisfaire un large publique. En résumé, One Man Band nous gratifie d’un Miles Kane de gala, de haute volée. Reste à espérer que ce retour du britannique au bon vieux rock d’antan ne sera pas qu’un feu de paille, qu’il y aura bien un lendemain!
One Man Band : Miles Kane renoue avec tout ce qui a toujours fait son succès!
Notre sélection: Troubled Son, One Man Band, Ransom, Never Taking Me Alive.
Jean-Christophe Tannieres
