Teenage Wrist, notre tandem rock de choc, refait parler de lui, deux ans après le très éclectique Earth Is A Black Hole.
Marshall Gallagher (chant, guitare, basse) et Anthony Salazar (chant, batterie, percussions) ont résolu, pour ces retrouvailles, de frapper un grand coup, comme en témoignent les premiers singles dévoilés dont le rageur Still Love en featuring avec le duo canadien Softcult et le non moins explosif Sunshine. Diorama est une ballade toute gentillette et mimpide sur laquelle, fait très rare, le rock a été mis en pause.
Ce troisième opus du duo californien a justement pour titre Still Love, paru chez Epitaphe Records. Still Love, l’un des morceaux les plus symboliques et représentatifs des 12 constituant l’album.
Un album co-produit par le groupe lui-même et Kevin McCombs, l’homme des grandes tâches. Quant au mixage et au mastering, ils sont respectivement l’oeuvre de Josh Wilbur et de Ted Jensen.
Still Love comporte de nombreux featurings, ce qui confère à Teenage Wrist un véritable sens du partage. Manifestement, Anthony et Marshall ne voulaient pas être les seuls maîtres à bord et les uniques artificiers de ce troisième effort. On dénombre en effet pas moins de cinq morceaux où le tandem californien est accompagné d’un artiste ou d’un groupe. Parmi ceux-ci, il y a donc les canadiens de Softcult, les métaleux du Colorado Fear Before The March Of Flames (également d’obédience post-hardcore) ou encore S.A. Martinez.
Still Love incline davantage du côté Chrome Neon Jesus de 2018 que du côté Earth Is A Black Hole de 2021, dans le sens où les morceaux se révèlent plus énergiques, plus rock et, osons le dire, plus californiens dans la résonance. La pop n’effectue que de timides apparitions, a contrario d’Earth Is A Black Hole où elle tenait la dragée haute au rock. Les ballades Paloma AKA Ketamine et Something Good sont les morceaux les moins rentre-dedans de Still Love, sans bien évidemment oublier le single Diorama. Deux facettes de Teenage Wrist qui ne sont pas pour nous déplaire, faisant de Still Love un album des plus polyvalents.
Un album résolument rock où Anthony Salazar et Marshall Gallagher, d’entrée de jeu, mettent le feu à nos cages à miel. Sunshine, premier de cordée, entame les hostilités de manière engagée et féroce, suivi par le sulfureux Dark Sky, premier d’une longue liste de morceaux en featurings. Sur Dark Sky, c’est S.A. Martinez qui s’y colle, Phoenix et Mercedes Arn-Horm de Softcult prenant aussitôt le relais dans le pétillant autant qu’émouvant Still Love, émotion palpable surtout lorsqu’une petite voix féminine haut perchée termine le morceau. Mais les Teenage reprennent bien vite la main et les choses sérieuses avec Digital Self, Something Good ou encore le décapant Wax Poetic sur lequel le groupe est flanqué de Sister Void.
Rock encore et toujours lorsque, le langoureux Diorama achevé, se profilent Cold Case et deux autres morceaux en featurings, à savoir Cigarette Two-Step avec Fear Before The March Of Flames et Humbug avec Heavenward. Sprawled, sur lequel Marshall et Anthony occupent seuls l’affiche, n’a rien à envier à des morceaux qui envoient du lourd tels que Sunshine, Dark Sky ou même Cold Case qui, soit dit en passant, aurait tout à fait eu sa place sur Chrome Neon Jesus. À l’instar de Diorama et de Something Good, Paloma AKA Ketamine s’avère lent et long à la fois, d’une durée de 5 minutes 26. Une ballade qui, on peut le penser, a été enregistrée en acoustique, dans les conditions du live, un peu comme si le duo se produisait en présence d’un petit nombre de spectateurs. Conclusion idéale pour Still Love que Paloma AKA Ketamine, morceau aux allures intimistes.
Sunshine, Diorama et l’éponyme Still Love avaient déjà contribué, lors de leurs sorties en singles, à nous mettre l’eau à la bouche. Les 9 autres morceaux de l’album ont fait le reste, confirmant la bonne santé musicale de Teenage Wrist. Un bilan positif, qui nous donne 12 morceaux intenses et de haute volée, constituant le meilleur album du duo californien depuis Chrome Neon Jesus.
De Diorama à Dark Sky en passant par Digital Self, Marshall Gallagher et Anthony Salazar surfent sur toutes les ambiances, à l’aise qu’ils sont sur tous les terrains. Il nous tardait de retrouver Teenage Wrist, les deux petits gars se sont montrés dignes de notre impatience!
Still Love : la main-mise du rock sur la pop!
Notre sélection: Still Love, Dark Sky, Sunshine, Diorama, Cold Case