Il a plu une bonne partie de la nuit et de la journée en ce vendredi. Le site s’annonce pour le moins humide et boueux. Mais bonne surprise, s’il y a bien ça et là quelques passages détrempés, le Malsaucy a gardé pour l’instant un aspect présentable et pas trop glissant. Cependant, l’on se dit que l’on est parmi les premiers spectateurs sur le site, et qu’il en sera tout autrement d’ici quelques heures, quand 20 000 personnes auront fait plusieurs passages sur ces espaces.
On commence la journée avec l’interview pour Radio Campus Besançon de Sinaïve, un groupe originaire de Strasbourg. Puis on file vers la zone presse pour celle de Jack Bevan, le batteur de Foals. L’homme est très sympathique, et répond sereinement aux questions d’Amélie, Max et Bob. Un peu plus loin, ce sont Yannis Philippakis (chanteur et guitariste) et Jimmy Smith (guitare et chant) qui se sont démultipliés afin de répondre chacun à des médias.
On s’arrête au retour à la GreenRoom pour apprécier le reggae d’Horace Andy, l’une des voix iconiques du genre mais aussi de Massive Attack (Mezzanine).
Arrive enfin l’heure du premier concert, qui est cela de Yard Act. Et c’est une excellente surprise, tant leur musique est bardée d’énergie. So Bristh, so dandy, le chanteur est un cabot capable de spoken words, de rap et de chant, le tout avec une facilité déconcertante.
Mention spéciale au guitariste du combo, avec sa grosse moustache et ses pantalons larges qui lui confèrent un look vraiment original.
Le groupe met le feu à la Plage, et on quitte le sable le sourire aux lèvres et l’impression d’avoir été au bon endroit au bon moment, tant la découverte fut mémorable.
Vient ensuite le tour de Foals sur la grande scène. L’annulation de leur prestation l’année dernière avait engendré bien des frustrations, qu’il s’agissait donc de combler cette année. Début de concert gentillet, mais on sent petit à petit la tension monter jusqu’à l’arrivée des titres les plus nerveux et rocks. Les jeux de lumière sont exceptionnels, la symbiose du groupe est totale, et là encore, on termine le concert émerveillés par le niveau de ces garçons dans le vent.
Grosse sensation donc que ce concert qui restera longtemps comme l’un des meilleurs de cette édition des Eurocks.
Il reste un dernier kiff absolu à aller voir, un Graal à aller chercher : la prestation de Puscifer sous le GreenRoom. Comment vous dire tout l’amour que j’ai pour la musique de Tool…ces 5 dernières années, je crois que leurs albums sont ceux que j’ai le plus écouté. Autant dire que l’arrivée de Maynard sur scène était déjà en soi un grand moment de résilience pour moi.
Puscifer est un proto-groupe, dont les membres à l’exception de Maynard vont et viennent. On y trouve par exemple des membres de Nine Inch Nails, King Crimson, Audioslave ou Rage Against The Machine. Que du beau monde !!!
La prestation est millimétrique, la scénographie et les visuels démentiels, et l’on retrouve par instants la magie propre à Tool, avec ces ambiances urgentes et dérangeantes.
Le batteur est tenu de jouer au clic, casque sur les oreilles donc, car toute la scénographie est orchestrée et ne saurait souffrir d’une improvisation hors du cadre du temps.
Puscifer aborde des sujets ésotériques et parfois concrets : les aliens sont-ils parmi nous, le transhumanisme et l’Homme augmenté, la nécessaire fin des empires tels qu’ils existent toujours au XXIème siècle.
Si mes acolytes restent mitigés sur le show, je suis totalement emballé car non objectif. J’ai adoré ce show de très belle facture et d’une érudition folle (comme l’est d’ailleurs la musique de Tool).
Une belle journée s’achève sans pluie mais dans la fraîcheur au Malsaucy.