Les britanniques de Lanterns On The Lake sont de retour avec leur cinquième album, trois ans après Spook The Herd. Ce nouvel effort, paru via Bella Union, a pour titre Versions Of Us.
Pour cet album, un grand bouleversement dans le line-up est à noter, à savoir le remplacement temporaire du batteur Ol Ketteringham par Philip Selway, ancien batteur de Radiohead qui a entamé une carrière solo. C’était sans compter sans Lanterns On The Lake, la formation de Newcastle ayant absolument besoin d’un batteur.
Lanterns On The Lake, c’est d’abord une voix féminine, celle de Hazel Wilde que d’aucuns n’hésitent pas à comparer à Florence de Florence And The Machine. Pas faux, même si Lanterns On The Lake adopte un virage plus électrique que Florence And The Machine. Ensuite, il y a les boys comme le fidèle Paul Gregory et donc Philip Selway dont les beats de batterie, à maintes reprises entendus chez Radiohead, sont reconnaissables entre mille.
Versions Of Us démarre de la façon la plus tranquille qui soit avec le magnifique “The Likes Of Us”, l’une des nombreuses ballades parmi les neuf morceaux de cet album. Malgré cette entame piano piano, Hazel Wilde tisse déjà sa toile sur le reste du groupe mais également sur nos oreilles. Nous voilà conquis, dès “The Likes Of Us”, par cette voix hors du commun qui, on en est désormais certains, n’a pas fini de nous envoûter. Preuve avec le musclé single “Real Life” et ses guitares aériennes où Hazel, pétrie de confiance, prend sa voix la plus aiguë. La britannique ne se montre pas avare de prouesses vocales, excellant dans l’art de tutoyer les hauteurs. Autre exploit, à la toute fin de “Real Life”, lorsque Hazel se retrouve seule avec un piano pour clore un morceau bien chargé d’électricité.
“Real Life” est indéniablement le morceau phare de Versions Of Us, dévoilé quelques mois avant la sortie.
Hazel Wilde sait aussi émouvoir, comme sur les ballades “Vatican”, l’électro “Rich Girls” et surtout la somptueuse “Thumb Of War”. Ceux qui ne connaissaient pas encore Lanterns On The Lake ont découvert ces britanniques qui ne demandent qu’à percer dans l’univers du rock. Pas forcément besoin de grosses guitares pour faire le show, un piano et une superbe voix le font très bien, en attestent “Thumb Of War”, “Vatican” ou encore “Locust”.
Pourtant, au cours de Versions Of Us, la formation de Newcastle tend à muscler son jeu comme le disait, en son temps, un certain sélectionneur de l’équipe de France de foot. Sur “String Theory” et “The Saboteur”, à l’image de “Real Life”, on assiste au retour à une musique rock qui dépote, ponctué par un son aérien de guitares et la batterie de Philip Selway qui, soit dit en passant, n’est pas là pour faire de la figuration. L’ancien batteur de Radiohead démontre qu’il est mieux qu’une solution de remplacement, bien qu’Ol Ketteringham n’ait pas encore dit son dernier mot.
Lanterns On The Lake, sur Versions Of Us, tâte de tous les styles, de l’électro Rich Girls à la pop estampillée 70’s avec “Locust” ou le rock dans “Real Life” et “String Theory”.
Quelle belle manière de conclure cet album avec “Last Transmission”, autre ballade de haute volée et gorgée d’émotion. Comme à la fin de “Real Life”, c’est le piano qui a la lourde charge d’achever les débats de “Last Transmission” mais, pour autant, aucune fausse note n’est à déplorer.
Pour certains une confirmation, pour d’autres une découverte, les britanniques de Lanterns On The Lake ont réussi le compliqué pari de fédérer l’unanimité des amateurs de rock actuel. Versions Of Us et ses neuf morceaux de grand niveau s’écoutent sans modération, constituant l’un des albums fleurons de ce début d’été. Quoi de plus rafraîchissant et motivant que cette voix à nulle autre pareille de Hazel Wilde !
À n’en pas douter, Lanterns On The Lake sera le groupe à suivre de très près dans les prochaines années, quelque soit le batteur et, toujours en chef de meute, l’inimitable Hazel Wilde.
Versions Of Us de Lanterns On The Lake : la bonne surprise de ce début d’été !
Notre sélection : Thumb Of War, Real Life, Locust, The Saboteur.