Douarnenez est en effervescence ! La raison en est simple : la sortie, ce 28 avril via Daydream Music, du troisième album du quintet The Red Goes Black. Celui-ci a pour titre Keep It In Mind et succède à I Quit You Dead City (2015) ainsi qu’à Fire (2018).
The Red Goes Black, c’est le plus américain des combos bretons, adepte du « rêve armoricain » par excellence. La musique de ce quintet est teintée de soul, de blues et de rock de temps à autres. Un style qui réunit la Stax de Memphis et la Motown de Detroit, la fougue des Black Keys et le talent de Gary Clark Jr.
Sur Keep It In Mind, les petits gars de Douarnenez se sont attachés à conserver les fondamentaux qui fonctionnaient déjà tout en y incorporant une touche rock british, plus proche des Beatles.
Sur les dix morceaux que compte cet album, trois singles ont déjà été dévoilés, c’est-à-dire “In The Chest”, “Summer Night” et “Rebels In The Street”, ce dernier faisant écho à l’actualité brûlante de ces récents mois. Le quintet dédie d’ailleurs ce morceau aux activistes, à tous ceux qui ne baissent jamais les bras et luttent avec acharnement pour faire entendre leurs voix.
L’album démarre toute en énergie rock/soulful avec le remuant “Underwater” sur lequel on retrouve, avec plaisir, ce qui nous a fait aimer The Red Goes Black sur “I Quit You Dead City” et “Fire”, à savoir ce style alliant à la fois rock détonant et soul planante. “Underwater”, c’est le cas de le dire sans mauvais jeu de mots, nous met d’emblée la tête sous l’eau et fait parler la poudre.
Un rythme et une ambiance de feu qui pourtant s’apaisent sur les très beatlesiens “Keep It In Mind” et “My Everything” où souffle un air de Penny Lane, tout comme sur “In The Chest”.
“Summer Night”, quant à lui, se veut plus soul, à l’image d’”Underwater” et surtout de “Pretty Remedy” en fin d’album que Stevie Wonder n’aurait pas renié.
Keep It In Mind fait résonner les guitares, adoptant le rock autant que le blues comme terrains de jeu. “Lift Up Your Head”, estampillé rock british, revêt un criant côté Oasis, tandis que “Rebels In The Street” et “Land Of Fire”, davantage tournés vers le blues, se trouvent influencés Larkin Poe ou même The Black Keys. Toute l’Amérique profonde, du Bayou à Memphis en passant par le Michigan, jalonne la musique du quintet de Douarnenez à grands renforts de guitares acérées et d’incroyables beats de batterie. “Land Of Fire” est l’un des dix morceaux de Keep It In Mind, perche est donc tendue pour dire que The Red Goes Black a, sur ce troisième opus, plus que jamais le feu sacré !
Keep It In Mind, dans ce formidable maelstrum de rock, de soul et de blues, fait une petite place à la folk dans la somptueuse ballade “When The Raindrops Fall” sur laquelle planent quelques sonorités country. Indéniablement le grand temps fort de Keep It In Mind pour nous offrir un pur moment d’émotion !
Avec Keep It In Mind, The Red Goes Black signe l’album de la maturité, élargissant à foison sa palette musicale où la soul n’est plus la seule maîtresse à bord, quand on sait qu’Oasis et la country/folk figurent au programme des réjouissances.
Cinq longues années se sont écoulées depuis Fire mais le quintet finistérien n’a strictement rien perdu de son énergie, nous gratifiant même d’un troisième album plus abouti.
Keep It In Mind : The Red Goes Black perpétue le rêve armoricain !
Notre sélection : When The Raindrops Fall, Rebels In The Street, Summer Night, Lift Up Your Head.