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Deleo, The Best Is Yet To Be

Deleo est de retour avec The Best Is Yet To Be, un premier LP de 11 morceaux paru le 27 janvier dernier chez My Own Records.
Deleo, c’est ce duo montpelliérain formé de Denis Navarro (guitare) et d’Emilie Clément (chant). C’est Denis qui, en 2018, fut à l’initiative de ce projet pour le moins ambitieux. A l’époque, rien ne semblait pouvoir interrompre cette marche en avant, cette ascension de Deleo vers la consécration. Bien hélas, les choses se sont gâtées pour le groupe héraultais, notamment à cause du Covid qui est passé par là. Deleo s’est donc dissout, tout projet futur abandonné et laissé en jachère. Pas pour très longtemps ! C’était sans compter en la ténacité de Denis qui, coûte que coûte, s’est accroché à cet espoir (si mince fût-il) de relancer Deleo sur une nouvelle dynamique. Ce retour en studio eut donc lieu en 2022, Denis et Emilie reprenant les choses là où elles en étaient restées, comme si aucun grain de sable n’était venu gripper la mécanique.
En 2021 cependant, un mini live de 3 morceaux intitulé Isolated sortait et c’est à cette occasion que nous avons découvert Deleo, subjugués que nous fûmes par la voix enchanteresse d’Emilie et ce style new wave très proche de celui d’une certaine Dido. On ne croyait pas si bien dire en apprenant que James Senger, producteur de la chanteuse, avait pris Deleo sous son aile.
Sur Isolated, figuraient “Going Home”, “Reason” et surtout le magnifique “Unfair”, trois morceaux que l’on peut retrouver sur The Best Is Yet To Be.

Depuis sa plus tendre adolescence, Denis Navarro a toujours été fasciné par le rock et la new wave, plus précisément par David Bowie, Coldplay et plus encore par The Cure, influence très présente sur The Best Is Yet To Be. Un album où toutes les composantes du rock sont réunies, le pannel s’étalant de la cold wave au post-punk en passant par le shoegaze.
« The Best Is Yet To Be revêt à la fois un côté lumineux et un côté sombre », c’est en ces termes que Denis définit le premier LP de Deleo: le lumineux avec Notice par exemple et l’obscur avec ce pourtant somptueux Unfair.

L’album fut enregistré à Sérignan, façonné par Philippe Uminski qui, en grand manie-tout, a aussi bien géré la production que le mixage. Philippe Uminski que Denis, très affectueusement, qualifie de « plus britannique des producteurs français. » En écoutant les 11 morceaux de cet album, on le comprend tout de suite aisément. Denis et Philippe se sont visiblement bien trouvés, le producteur ayant compris depuis le début ce que recherchait le guitariste.

Deleo ne fait pas que dans le Dido et la dentelle, comme on aurait pu le croire avec ce mini live Isolated en 2021, The Best Is Yet To Be le prouve dès l’entame avec le superbe diptyque “Notice/Cosmic”. On découvre alors une autre facette de Deleo, plus électrique et rentre-dedans. La guitare autant que la voix surpuissante d’Emilie nous prennent aux tripes pour ne plus nous lâcher.
Notice”, époustouflant morceau inaugural, est déjà considéré comme un grand moment de cet album, bien que d’autres soient encore à venir. Parmi ceux-ci, il y a l’accrocheur “You Feel” estampillé The Cure pour la musique et Texas pour la voix d’Emilie, une influence palpable sur de nombreuses parties vocales d’ailleurs.
Back To Hell” occasionne un petit ralentissement du rythme avant que “Reason” et ses impressionnantes lignes de basse ne relancent la machine. De “Reason” à “Going Home”, les montpelliérains passent sans coup férir de Bowie à Coldplay, autrement dit du rock 70/80’s à la pop des années 2000 légèrement teintée de touches synthétiques. “Satellite” est d’ailleurs bâti dans cet esprit électro, à l’instar du planant “Lonesome Traveler” davantage tourné vers la new wave 80’s.
Mythomania” est à l’image de “Back To Hell”, lent mais tout en conservant cet aspect rock électrisant si cher à Denis, tension maximale que même “Unfair” ne saurait apaiser. “Unfair”, sur cet album, est interprété différemment de la version d’”Isolated”, les claviers occupant moins l’espace au profit de la guitare qui s’impose sans partage. Une jolie ballade qui pour autant n’est pas dénaturée, le charme opérant toujours par le truchement de la voix d’Emilie. Une voix incroyable, surprenante, qui s’adapte à n’importe quelle situation, tantôt puissante (“Notice”) et tantôt enjôleuse (“Unfair”).
The Best Is Yet To Be n’aurait pas été parfait sans une conclusion en apothéose, laquelle est apportée par “Game Lover”. Ce morceau d’une durée de 4 minutes 19 tant électrique qu’explosif mais qui, pourtant, débute comme une ballade. On se dit alors, dès les premières notes : « tiens, une petite ballade gentillette pour conclure ! » Que nenni, Emilie et Denis nous signifient plus que jamais qu’ils en avaient encore sous la pédale, se refusant très certainement à nous laisser sur notre faim et, pis encore, sur un goût d’inachevé. On est fort heureusement bien loin de tout ça, “Game Lover” terminant ce show Deleo en fanfare !

Pour un premier LP qui aurait pu ne jamais voir le jour, Deleo a mis les petits plats dans les grands. Denis et Emilie, avec l’inestimable aide de Philippe Uminski, se sont littéralement surpassés pour nous gratifier de ce superbe album, de ces 11 morceaux pleins et d’une rare intensité.
Un album dont le titre, en français, se traduit par « le meilleur est encore à venir. » Pour les montpelliérains de Deleo, espérons que cette prédiction se réalisera, que les autres opus à venir (à commencer par le prochain) seront aussi efficaces et convaincants que l’est The Best Is Yet To Be. Bravo et félicitations à Denis, à Emilie ainsi qu’à tous ceux qui ont accompagné, de près comme de loin, ce tandem montpelliérain de grand talent. Des albums de la trempe de The Best Is Yet To Be, on en redemande !

The Best Is Yet To Be : le coup de maître de Deleo !

Notre sélection : Notice, You Feel, Unfair, Game Lover.

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