Logo Sensation Rock

Blondshell, Blondshell

Faisons connaissance avec une rockeuse surdouée, sur qui il faudra assurément compter à l’avenir. Elle se fait appeler Blondshell et vient de sortir, via Partisan Records (label notamment de Fontaines D.C, Maple Glider ou encore Idles), un premier album sobrement intitulé Blondshell.

De son véritable nom Sabrina Teitelbaum, Blondshell est une autrice/compositrice originaire de New-York mais basée à Los Angeles pour les besoins du métier.

Au début des années 2000, logeant dans un foyer sensible de New-York, Sabrina cherche le réconfort dans la musique de Patti Smith, Joy division ou encore le Velvet underground. Puis, plus tard, elle découvre Imogen Heap et Elliott Smith dont elle fredonne les chansons lors de soirées branchées à Manhattan. A la même époque, Sabrina prend également conscience de sa sexualité se promenant, presque incognito, dans le Lower East Side en écoutant Sophie B. Hawkins et Tracy Chapman.

Dans son univers musical, l’artiste Blondshell revendique des inspirations britpop, citant pêle-mêle The verve, Pulp ou même Blur. « Les paroles de leurs chansons évoquent des sujets sensibles tels que la dépression et la toxicomanie mais sur une musique de guitares enjouées » a récemment déclaré la songwritrice américaine qui, outre les groupes cités, dit aussi s’inspirer de The Replacements pour l’énergie générée par leur musique.

Blondshell s’imprègne d’un large répertoire d’influences. Dolores O’Riordan en fait partie, le morceau “Disappointment” étant vocalement inspiré de la chanteuse des Cramberries. “Disappointment” qui, à notre grand regret, ne figure pas sur ce premier effort de Blondshell.

Un album de neuf morceaux produit par les soins d’Yves Rothman lequel a sous sa coupe, entre autres, le français Yves Tumor.

Avec ou sans “Disappointment”, cet album éponyme de la new yorkaise (californienne d’adoption) sent la réussite à pleine oreille. Il n’y a qu’à entendre l’excellent “Salad”, single récemment dévoilé de ces neuf titres pour juger du talent de cette diva à la voix d’ange. “Salad” renvoie des relents de The Last Internationale, tant la voix de Blondshell adopte des intonations de celle de Delila Paz. Ajoutons-y un dynamisme musical à toute épreuve, impulsé par un rythme effréné et des guitares acérées. “Salad” a tout d’un futur tube en puissance !

On peut en dire autant des très électriques ballades “Veronica Mars” et “Tarmac” sur lesquelles, dans un son clinquant de guitare, Blondshell fait étalage d’une insoupçonnable puissance vocale, précisément propre à Dolores O’Riordan par exemple.

Un album où la pop a également son mot à dire, comme en témoignent “Olympus”, “Sober Together” et surtout “Joiner”. Trois morceaux qui n’ont pas l’électricité ni la puissance d’un “Salad” ou d’un “Veronica Mars” mais qui, pour autant, ne peuvent nous laisser indifférents quant aux facultés de séduction musicale véhiculées par Blondshell. Mieux vaut une pop efficace qu’un rock quelque peu brouillon et désordonné.

Salad” est un grand temps fort de cet album, le magnifique “Dangerous” lui arrive à la cheville, bien qu’étant aux antipodes de ce single électrique. Cette ballade où toute batterie demeure absente marque le point final de cet opus Blondshell, “Dangerous” s’imposant incontestablement comme l’autre pièce maîtresse. Un pur moment de bonheur que “Dangerous”, Blondshell laissant s’épanouir toute l’émotion possible et imaginable par le seul biais de sa superbe voix.

A l’image d’un premier roman qui devient un best-seller, un premier album de musique fait souvent l’unanimité parmi les foules comme la presse spécialisée. Avec Blondshell, c’est précisément le cas, la new yorkaise ayant frappé un grand coup. Si le génial “Disappointment” avait figuré sur cet album, ç’eût été encore plus fort mais bon, la politique désastreuse des maisons de disques est ainsi faite, il ne sert à rien de davantage s’y appesantir ! Toujours est-il que Blondshell (Sabrina) a accompli sa part du job, rien ne saurait lui être reproché. Pour la new yorkaise, il s’agira désormais de confirmer tout ce potentiel lors du prochain opus, si toutefois la maison de disques ne se met pas en tête de lui imposer n’importe quel diktat. Enfin, nous n’en sommes pas encore là, un superbe album éponyme est là qui ne demande qu’à être écouté et apprécié. Concernant l’avenir, il sera temps d’y songer en temps voulu mais soyons optimistes ! Avec un talent comme celui-là, il y a matière à positiver !

Blondshell : la révélation d’un talent à l’état pur !

Notre sélection : Salad, Dangerous, Veronica Mars, Tarmac.

Total
0
Shares
Related Posts
Read More

LIA ICES, Grown Unknown

Jagjaguwar/Differ-Ant/2011 Enregistré à New York, et signé chez Jagjajuwar ce Grown Unknown, qui finalement porte très bien son…