Les groupes belges ont le vent en poupe en ce moment, Annabel Lee et surtout Black Box Revelation, tandem bruxellois qui vient nous gratifier de son sixième Album. Cinq ans après Tattooed Smiles, Poetic Rivals (Bana Kin Records Universal Music Belgium) fait donc son apparition dans la discographie du duo Jan Paternoster (chant et guitare)/Dries Van Dijck (batterie).
Un retour des plus fracassants pour nos deux bruxellois que l’on attendait pas à pareille fête. Absents de la scène depuis 5 bonnes années, qu’allaient nous réserver Jan et Dries dans ces nouvelles compos ? Eh bien la réponse n’a pas tardé à se faire jour avec le génial et remuant “Mr. Big Mouth”, single dévoilé quelques semaines avant la sortie. Le duo, affirmons-le, n’a rien perdu de son mordant caractérisé par la voix rocailleuse de Jan et une musique se partageant entre blues et rock garage. Des Stones aux Black Keys, tout passe et fait ventre ! Le tandem bruxellois ne s’offre aucun round d’observation, pressé qu’il est de retrouver ses fans et d’en découdre une bonne fois pour toutes. Les supersoniques “Wrecking Bed Posts” et “Heads Or Tails” lui en donnent l’occasion dès le début de l’album. Deux morceaux au rock bien énervé pour des paroles tout aussi énergiques (tragiques même) puisqu’elles abordent l’amour, celui qui détruit l’un au détriment de l’autre, ni plus ni moins qu’une affaire de domination d’un être sur son partenaire. Musicalement pourtant, le son est accrocheur, Jan et Dries se montrant au zénith de leur forme comme de leur art. C’est un peu comme si les bruxellois n’avaient jamais cessé de pondre du bon gros blues/rock et il faut bien avouer que celui diligenté par “Wrecking Bed Posts” et “Heads Or Tails” envoie du bois ! Et c’est loin d’être fini, puisque le duo poursuit sur sa lancée dans le tout aussi sulfureux “Alcohol” qui, soit dit en passant, vient de paraître en single. Le rythme est élevé depuis “Wrecking Bed Posts” et ne semble pas vouloir faiblir, l’adrénaline ne s’estompe pas le moins du monde. Ce n’est bien évidemment pas “Mr. Big Mouth”, que l’on ne présente plus, qui viendra inverser la tendance.
La température tend tout de même à redescendre sur “Losing A Friend”, le morceau le moins fort de Poetic Rivals. “Silver Lining”, moins rythmé mais tout en bonnes grattes, réhausse le niveau de l’album et nos deux petits belges sont repartis au combat comme en 40.
Arrive ensuite la ballade éponyme “Poetic Rivals” sur laquelle batterie et guitares crachotantes font relâche. Ce morceau “Poetic Rivals” est somptueux, Jan et Dries ayant décidé de nous offrir un délicieux moment de légèreté et, jeu de mots mis à part, de poésie. Super chouette !
Le tandem bruxellois repart de plus belle, les deux toreros Paternoster et Van Dijck se lançant dans l’arène sans crainte du ridicule. “Coastline” et le festif “Move Your Feet” sont les symboles de ce regain d’énergie, de ce second souffle retrouvé par les bruxellois. “Move Your Feet” accueille de formidables chœurs, d’où cette atmosphère de fête.
L’album se termine sur “Margarita”, une nouvelle ballade au centre de laquelle l’amour demeure mais, cette fois-ci, sur un plan plus positif et décontracté. “Margarita” est certainement une belle dédicace à une personne portant ce nom, quoi de mieux qu’une jolie ballade pour lui témoigner des sentiments amoureux !
Les bruxellois de Black Box Revelation sont donc revenus par la grande porte, Poetic Rivals se montrant encore meilleur que My Perception en 2011 avec lequel les belges s’étaient révélés à nous, explosant littéralement à la face de l’univers Blues/rock.
Comme au temps jadis de My Perception, le son bien électrique fait toujours autant rage et, indéniablement, Poetic Rivals va compter dans la discographie et la carrière de Black Box Revelation.
Poetic Rivals : le retour gagnant autant que saignant d’un duo bruxellois qui, malgré 5 ans de silence, demeure à la pointe du blues/rock et du rock garage !
Notre sélection : Mr. Big Mouth, Poetic Rivals, Alcohol, Silver Lining.